mercredi 30 janvier 2019

"L'île longue" - Victoire de Changy

Victoire de changy

De Victoire de Changy, éditions Autrement, Roman, Janvier 2019

Résumé :

Seule, une jeune femme prend l'avion pour Téhéran. Du dédale des rues aux marchés fourmillants, elle plonge dans la vie iranienne et se lie à Tala, qui vient de perdre sa mère dont elle ignore le passé. Quel secret cette femme gardait-elle enfoui ? Leur quête les mène, avec la petite Bijan, jusqu'aux rivages de Qeshm, « l'île longue » au sable noir et d'argent. C'est là, entre mer et désert, que se révèle à elles le prix de la liberté.
À travers son écriture envoûtante, Victoire de Changy démêle les fils d'une histoire intime et politique et confirme son talent d'auteure.

Mon avis :


La vie est une histoire de rencontre.
    Lorsqu'elle décide d'aller en Iran sur un coup de tête, la narratrice ne s'attendait pas à y vivre un tel voyage. Elle y rencontre une jeune femme, Tala et sa fille Bijan. Elle a perdu sa maman des suites d'une maladie. Elles sont seules toutes les deux, le mari de Tala n'étant pas encore revenu de son service militaire. Ne connaissant pas l'histoire de sa mère, elles seront trois à voyager dans le pays jusqu'à l'île longue pour en déterrer les secrets.

    Jusqu'au début du voyage, j'ai été mitigée par ma lecture, n'arrivant pas vraiment à rentrer dans l'histoire, me sentant mise à l'écart. Je n'ai pas accroché au style de l'auteur. La construction des phrases me gênait, avec des mots comme posés là qui n'avait pas de lien avec la phrase énoncée. Mais le changement s'opère au début du voyage, lorsqu'elles commencent leur quête de vérité. Il y a davantage de poésie et d'invitation au voyage dans la seconde partie, des senteurs et des sensations qui nous enveloppent durant la lecture.

    L'histoire a eu pour moi le même effet : une première partie brouillonne, comme si l'esprit de la narratrice n'était pas au clair avec sa propre histoire. Cela ne m'a pas déplu, mais plutôt interpellé. J'avais cette impression que la narratrice cherchait son histoire en même temps qu'elle découvrait le pays choisi, l'Iran. Il me manque des éléments pour mieux comprendre son personnage, et les questions restent en suspend à la fin de la lecture, ou presque.
    Tala et Bijan sont attachantes. La relation tissée avec la narratrice semble trop rapide, une confiance et un malaise, mais une sincérité permanente. On comprend Tala, son chemin, son histoire.

    C'est un livre sur l'identité, une quête de soi en recherchant qui était son parent. Car en recherchant qui était sa mère, Tala essaye de comprendre les sentiments qui l'animent. Des passages plus rudes sur la fin du roman lui donnent du sens : un fouillis dans l'esprit de ces femmes, des réponses recherchées pour se comprendre. Le roman questionne et donne envie de se pencher sur l'histoire de l'Iran.

En bref :

Un roman court dont le fouillis à la surface cache la profondeur de la recherche d'identité et de soi, sur fond de paysage de chaleur et de sable noir.

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