Résumé :
Le jeune Ryôsuke manque de confiance en lui, un mal-être qui puise son origine dans la mort prématurée de son père. Après une tentative de suicide, il part sur ses traces et s’installe sur l’île où celui-ci a passé ses dernières années. Une île réputée pour ses chèvres sauvages où il va tenter de réaliser le rêve paternel : confectionner du fromage. Mais son projet se heurte aux tabous locaux et suscite la colère des habitants de l’île… Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour réaliser nos désirs ? À travers les épreuves de Ryôsuke, Durian Sukegawa évoque la difficulté à trouver sa voie, soulignant le prix de la vie, humaine comme animale.
Mon avis :
Cette lecture fut particulière et je pense que c'est la raison pour laquelle je n'en ai pas apprécié toute la qualité. Bien entendu, lorsqu'on aime le livre d'un autre, on a tendance à vouloir retrouver la même magie, c'est une erreur de lectrice pour ma part. Chaque livre est différent, porte un message et une voix différents. J'ai lu ce livre alors que je sortais de l'hôpital (rien de grave, mais il ne s'agit pas du lieu où j'entrerai dans les détails.). J'ai eu du mal à rester concentrer, cela m'a demandé un effort que je n'ai pas l'habitude de fournir pour lire.
Ryôsuke est un homme solitaire, qui prend la décision de quitter son quotidien après une tentative de suicide qui a échoué. Il accepte de travailler pour un contremaître sur une petite île. Une fois que ses compagnons et lui y accostent, ils tentent de faire bonne figure et de participer au mieux à la vie de la communauté, mais cela se révélera plus compliqué qu'il n'y parait. Son père s'étant suicidé, il cherche à réaliser le rêve de celui-ci. Progressivement, Ryôsuke tisse des liens avec des personnes de l'île, et le chemin à parcourir pour réaliser son rêve est long.
L'écriture de Durian Sukegawa est ce qui m'avait fasciné lors de ma lecture du livre "Les délices de Tokyo". Mon erreur est d'avoir voulu retrouver cette même légèreté dans le ton et une écriture qui invite toujours autant à la réflexion et à l'imaginaire. "Le rêve de Ryôsuke est différent, une quête de soi, une recherche d'identité dans un certain sens, car il tente de retrouver son père dans ce voyage.
Ici, l'écriture est différente, les dialogues nombreux, les descriptions également. Nous sommes embarqués sur l'île comme les trois personnages tokyoïtes. Il y a une forme d'oppression, autour de nous : de la végétation, des falaises, la mer à perte de vue, une navette qui ne relie à l'île principale qu'une fois par semaine. J'ai apprécié ce côté assez intrusif, le franc parlé des habitants de l'île.
Cette dernière appartient autant aux habitants qu'aux chèvres sauvages qui y résident. Le rapport à la nature et à ces animaux est plaisant, le propos est juste dans l'envie de protection autant que dans la destruction. Il n'est pas exagéré, la relation avec les chèvres un peu idéalisée sans doute.
Enfin, les personnages sont diversement attachant : tantôt, on souhaite qu'ils se réveillent et prennent de vrais décisions, tantôt, on comprend le rythme de leur vie sur l'île. Je ne me suis pas attachée à un personnage en particulier, malgré les dernières pages du roman qui m'ont paru les plus abouties. On sort de la simple contemplation et le destin se met en marche.
En bref :
Un livre réussi pour un auteur de talent, mais je n'ai pu entrer pleinement dans la lecture. Je n'ai pas pu m'attacher aux personnages et le mode de narration m'a paru discontinu.
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