dimanche 19 novembre 2017

"Le compte à rebours du père Noël" - Kim Thompson


Mes remerciements à NetGalley et aux éditions chouette à nouveau pour cette découverte. 

De Kim Thompson, éditions Chouette, Crackboom, octobre 2017, Jeunesse, Noël. 


Résumé : 

Compte les jours jusqu'au soir de Noël avec le Père Noël et ses lutins ! Un livre pour faire patienter les petits jusqu'au jour J.
Pour le père Noël et ses lutins, le 1er décembre marque le début des préparatifs de Noël. Suis le père Noël au cours de 24 jours qui précèdent la grande fête.
Tous les jours, à partir du 1er décembre jusqu'à la veille de Noël, les enfants pourront lire une courte histoire racontant comment se préparent le Père Noël, la mère Noël, les lutins, les rennes pour la grande fête de Noël, de la remise en forme du Père Noël à la fabrication des jouets dans l'atelier des lutins.

Mon avis : 

    Lorsqu'arrive le temps de Noël, il est aussi temps de gâter nos petits. J'ai pris l'habitude de lire les livres que j'achète pour mon fils avant de lui en faire la lecture. Je m'imprègne de l'histoire et j'essaye d'adapter si je le trouve compliqué pour son âge. Je pense pouvoir créer un petit rituel avec cette histoire. J'espère penser à faire un update pour vous en faire un retour. Je me mets un pense-bête. 

    Le compte à rebours du père Noël est une histoire touchante, gardant la magie de Noël et surtout les facéties des petits lutins. Composé de différentes histoires, il s'agit en fait d'une sorte de calendrier de l'avent, constitué d'un ensemble d'histoires courtes, le livre se laisse découvrir. Il est plus adapté à un jeune âge, mais cela n'est pas assez dense pour remplacer la lecture du soir. C'est une petite parenthèse de lecture.


    Les histoires sont agréables, et remplies de bon sentiment. Les lutins font leur maximum pour que le Noël soit toujours aussi merveilleux. Cela donne quelques gags imparables. Nous avons tous l'imaginaire d'un vieux monsieur à la grosse barbe blanche et sa tenue rouge. Les lutins aimeraient le relooker, et même modifier en version tuning le fameux traîneau. 


    Les illustrations sont réussies et les mimiques du Père Noël vraiment drôles.

En bref :


    Une lecture agréable, adaptée pour les tout petit. Et cela fera un rituel agréable en parallèle de la dégustation d'un petit chocolat par exemple... 

"Caillou : la veille de Noël" - Anne Paradis


Merci NetGalley et les éditions Chouette pour ce petit livre de Noël. 

D'Anne Paradis aux éditions Chouette, 2015, Jeunesse, Noël

Résumé :

C’est la journée qui précède Noël et Caillou n’en peut plus d’attendre la nuit !
Il planifie même de rester éveillé toute la nuit pour assister au passage du père Noël. Mais cela s’avère un peu plus difficile que prévu… Le matin venu, son bas de Noël est rempli de présents !

Mon avis :

    C'est bientôt Noël !! Eh oui, nous sommes en novembre et déjà les décorations s'installent doucement, les enfants pensent à leurs futurs cadeaux et élaborent leur lettre au père Noël... Et il y a les lectures de Noël. Je ne suis pas une aficionados de celles-ci pour ma part. Mais les livres pour enfant sont magiques ! En tant que parent, je ne pense pas être la seule à retomber dans la magie et l'ambiance en lisant ces livres. Et bientôt, nous allons préparer nos petites cartes de Noël avec mon fils ! Je vous partagerai tout cela. 

    Caillou est pressé ! C'est bientôt Noël et il aimerait tellement ouvrir ses cadeaux ! Mais il doit patienter. Son papa et sa maman lui ont bien expliqué que le papa Noël ne passera pas s'il l'épie de la sorte. Caillou a tout de même décidé de veiller et attend la venue du père Noël ! 

    Cette petite histoire est très agréable à partager avec nos petits loulous. Mon fils a bien aimé la curiosité de Caillou. Les illustrations sont très agréables et douces visuellement. L'histoire permet à l'enfant de s'identifier et met en scène la veille de Noël, le réveillon et pas uniquement la journée de Noël. Cela permet d'expliquer qu'il faut être patient avant de pouvoir ouvrir les cadeaux. 

    Et il y a cette envie irrépressible de voir le père Noël. Celui-ci ne passera que lorsque le petit sera endormi. Un bon moyen pour les parents de  réfréner leur impatience. 

En bref : 

Une lecture agréable qui nous fait partager la magie de Noël avec nos enfants. 





mardi 7 novembre 2017

"Histoire du chat et de la souris qui devinrent amis" - Luis Sepulveda


De Luis Sepúlveda, traduit par Bertille Hausberg , aux éditions Métallié, 2013, Jeunesse, Conte, Animaux, Amitié. 

Résumé : 

Max est l'humain de Mix et Mix est le chat de Max. Ils grandissent ensemble, ils sont amis pour de vrai. Lorsque Max part faire ses études, il emmène son chat bien-aimé. Max est souvent absent et Mix, devenu vieux et aveugle, passe de longues journées solitaires. Un jour, un bruit suspect lui révèle la présence d'une souris mexicaine très sympathique, qu'il baptise Mex. La souris bavarde et trouillarde, raconte le monde à Mix, qui l'emmène en balade et lui donne un coup de main quand il faut atteindre la dernière étagère du placard. Ils sont très différents, mais entre le chat rêveur et la souris gourmande et volubile naît une amitié comme sait si bien les raconter Luis Sepúlveda.

Mon avis :

    Comme pour John Steinbeck, je n'avais jamais lu Luis Sepúlveda. J'ai réparé cette erreur en découvrant ce joli conte. Classé également en jeunesse, il est facile en compréhension. Et je l'avoue, cette couverture m'a fait de l'œil. 

    Max est un jeune homme qui possède un chat nommé Mix. Ils grandissent ensemble, se comprennent. Mais en vieillissant, Mix perd la vue. Terminé ces moments où il pouvait se promener sur le toit de la chambre de Max alors qu'il fait ses études. Fini cette sensation de liberté, le vent et le soleil caressant son pelage. Un jour, il entend du bruit et rencontre une petite souris. Peureuse et bavarde, celle-ci deviendra plus que l'amie de Mix. Ce dernier ira jusqu'à lui trouver un joli nom : Mex. 

    Plus qu'une nouvelle, il s'agit vraiment d'un beau conte. Ces deux animaux, le chat et la souris, ont toujours souffert de l'image de deux ennemis. Luis Sepúlveda les associe à une histoire où l'amitié dépassera la différence et les instincts. C'est en cela qu'il peut être lu aux enfants. Mon fils est un peu petit encore, mais nul doute qu'il connaîtra dans les prochaines années cette histoire. 

    L'écriture est très agréable. La traduction, encore une fois, est vraiment réussie : on ressent pleinement l'amour que porte l'auteur aux chats, ces animaux si intrigants. Qui d'autres qu'un amoureux des chats peut parler avec autant de douceur de ces animaux. Cette histoire est riche d'enseignements ! Car cela semble léger, trivial, on passe un moment agréable avec ces personnages, mais au final, on apprend le vieillissement, on apprend le lien entre l'homme et le chat, on apprend la tolérance face à la différence, on apprend l'entraide, on apprend. 

    J'ai passé un très bon moment de lecture. Et la morale à re tenir :  « Quand les amis s’unissent, ils ne peuvent pas être vaincus ».

En bref :

Une lecture pas si légère, avec de belles leçons de vie. Un conte plein d'enseignement, à partager avec les enfants. 

dimanche 5 novembre 2017

"L'art de la guerre 2" - Sophie-Marie Larrouy

De Sophie-Marie Larrouy, éditions Flammarion, sortie le 01 novembre 2017, Contemporain, Société, Roman.

Résumé :

2 500 ans après Sun Tzu, Sophie-Marie Larrouy écrit la suite du premier best-seller de l'histoire.
Parce que nos guerres ont changé.
Parce qu'on a plutôt en mémoire des galères de couples que des souvenirs de batailles en rase campagne.
Parce que l'odeur des sapinettes accrochées au rétro nous est plus familière que celle des bivouacs militaires.
Parce qu'il est beaucoup plus dur d'aimer les gens que d'être fâché tout le temps.

Mon avis : 

    J'ai découvert Sophie-Marie Larrouy par le net. Cet outil qui a permis, depuis quelques années, l'émergence de nouveaux métiers, nouveaux artistes, nouvelle façon de s'occuper. Jusqu'à il y a quelques années, les séries, les films, les émissions étaient diffusés à la télévision. Les plateformes telles que YouTube, Dailymotion, Netflix permettent aux spectateurs de découvrir de façon différentes certains artistes, permettant à ceux-ci de se faire connaître ailleurs que par le "petit écran". 
    L'intérêt de ces plateformes ? Nous ne sommes pas dépendant d'une programmation, nous consommons ce que nous souhaitons et quand nous le souhaitons. Le "replay" permet d'organiser son quotidien et de choisir encore une fois les programmes que nous choisissons de voir à la télévision. Ce fameux choix !

    Il est difficile de résumer ce livre. Il s'agit de souvenirs un peu disparates, dont le fil conducteur n'est autre que les expériences que l'on fait à différents âges. Nous suivons la narratrice quand elle allait chez sa mamie à 4 ans et qu'elle a fêté son anniversaire. L'adolescence, les questionnements sur soi, la relation aux autres. À 18 ans, l'entrée dans la vie active, devenir une adulte. Puis la vingtaine, ses relations avec les hommes, des souvenirs de l'attentat du Bataclan, la vision de la vie avec un avant et un après. Une femme épanouie, en ne voulant plus essayer de ressembler aux autres, mais juste à elle-même. Des réflexions sur la sexualité plutôt percutantes. 

    Il y a sans doute des passages autobiographiques avec des lieux où l'auteure a grandit. L'histoire se déroule en Alsace, avec des références qui évidemment sont proches de moi : les Vosges, Mulhouse (j'y vis), certaines petites références à la région. Alors oui, je me suis soudain sentis proche. Je suis de la même génération
    Ce dernier point a rendu ma lecture particulière. J'ai ri avec nostalgie, me souvenant de moi au même âge avec des références musicales, ou juste des phrases et des expressions de l'époque. Je me suis sentie proche avec des interrogations que j'ai eu, des expériences et des réflexions quasi-identiques. Bref, une partie de moi connaît cette histoire. 
    J'ai lu avec plaisir, avec un sourire parfois triste et nostalgique. J'ai aimé cet humour et cette forme d'autodérision. On se moque toujours avec le recul des années de certains de nos agissements. On y pose surtout un regard bienveillant : je n'ai ressenti ni provocation ni moquerie. Surtout, en tournant les pages, je suis dit : "Oui c'est vrai".

    L'écriture n'est pas romancée. Je la classe dans la partie écriture "parlée". Cela m'a beaucoup gênée au début, car cela ne me correspond pas. Progressivement, en même temps que la petite fille devient une jeune fille puis une femme, l'écriture gagne en maturité. Et au final, j'avais l'impression d'avoir Sophie-Marie Larrouy qui me racontait ces souvenirs alors qu'on était attablé à une terrasse. Une lecture que je n'ai pas eue l'impression de faire en solitaire. J'étais avec une "amie" et on se souvenait de tout ce qui a changé depuis notre enfance. Cela lui donne une singularité.  

    J'ai eu le plaisir d'écouter l'auteure expliquer sur un de ses réseaux sociaux, que le titre qu'elle a choisi fait référence à ce que "les combats mené aujourd'hui ont changés". Cela peut sembler présomptueux, mais au final, non. Aujourd'hui, dans notre société, nous ne cherchons pas à savoir comment creuser des tranchées, exécuter des manœuvres militaires, mener un combat à coup d'arbalètes ou de lance-pierre. Nos combats ont changé, tout comme la société dans laquelle nous évoluons. Nos aspirations également.
    Les combats menés aujourd'hui sont divers : dans notre pays, il s'agira d'améliorer nos conditions de vie, l'égalité des sexes, l'acceptation de toutes les orientations sexuelles, la lutte contre les violences domestiques et le harcèlement sexuel... Bref, les luttes actuelles ne sont pas celles d'hier, et ne seront pas celles de demain. 
    À chaque âge, nous nous souvenons égoïstement de ce que nous voulions. Oui, je dis égoïstement, car au final, avant de devenir adulte et d'avoir conscience du monde qui nous entoure, de trouver notre place dans la société, on pense à notre univers direct uniquement. Nos combats ne seront pas identiques à d'autres pays qui sont en guerre par exemple : ils dépendent de notre environnement. Dans 1000 ans, nos combats seront passés. Un simple épisode de la civilisation humaine.

En bref : 

Entre humour et paroles sans concession, Sophie-Marie Larrouy nous présente un livre riche en réflexion sur nous-même mais aussi sur la société au travers de l'expérience qu'on acquiert. Nos combats passés, présents et à venir sont différents. Une grande sœur parlant aux générations suivantes.

vendredi 3 novembre 2017

"Linea Nigra" - Sophie Adriansen


De Sophie Adriansen, éditions Fleuve, 2017, Maternité, Grossesse, Histoire de vie, Roman.

Résumé :



Ce roman est celui d'un amour naissant entre un homme et une femme. Ce roman est celui de cette femme bientôt mère. Et avant cela, enceinte. Entre ces deux états, un accouchement. Une fin et un début à la fois. La ligne noire verticale apparue sur le ventre de Stéphanie annonce ce tsunami, ce condensé fiévreux d'existence que provoque la maternité.

Mon avis :

    Je suis infirmière. Je connais les protocoles de soin et les protocoles de chirurgie. De part ma profession, j'ai des connaissances qui me permettent d'appréhender certains événements. Comme je suis infirmière, je n'ai pas eu le même accompagnement pendant ma grossesse, car je suis dans la profession et donc je savais beaucoup de choses... J'ai manqué d'informations et heureusement, j'ai une amie sage-femme que j'ai pu harceler de question.
    Cela n'a pas empêché ma césarienne de se dérouler dans des conditions inhumaines, à vif, avec un anesthésiste qui m'a dit que je mentais lorsque je hurlais que ça me faisait mal. Le produit d'anesthésie avait diffusé dans mon dos. Chaque incision a été une torture. Je suis infirmière, et je sais que le protocole n'a pas été respecté. Il était 20h un samedi... Je n'ai pas accouché. J'ai entendu les premiers cris de mon bébé, j'ai tenu jusque-là et mon cœur a lâché.

    "Linea Nigra" est un livre qui m'a fait tilt au moment où j'ai vu les éditions Fleuve en faire la promotion. Il y a des histoires qui nous heurtent, nous blessent et nous permettent de mettre à distance des événements. Sophie Adriansen, dont j'avais apprécié l'écriture avec "Les grandes jambes", nous offre ici un livre riche, pertinent, loin d'être accusateur.
    La construction du livre est très agréable : on ne suit pas de façon linéaire la grossesse de Stéphanie et la naissance d'Ulysse. Le livre est découpé en citations, explications, témoignages divers, le "maintenant" pour parler de sa grossesse et de son accouchement, et "l'avant", en parlant de sa relation avec Luc.
    Ce que j'ai apprécié dans cette découpe, c'est que cela m'a permis de ne pas plonger directement dans les souvenirs. Mon expérience de lecture sera différente de la votre, car la naissance de mon fils a été différente. J'ai aimé entrecouper le récit d'éléments terre-à-terre, très factuels. Arrivée à la césarienne, je me suis fait la réflexion "ah, c'est déjà fini". Stéphanie c'était longuement préparé pour ce passage par voie basse. Elle a pu tenir et voir son fils. Je rationalise, car j'ai vécu des choses différentes. 

    Les explications données tout au long du livre et les interactions avec le personnel soignant me fait penser à plusieurs choses :
-  Tout d'abord, nous avons dans notre société de grandes idées, de grandes propositions, mais qui ne passent pas toujours les portes des maternités. Pourquoi ? Il y a une question de coût ! Eh oui, cet argent toujours qui empêche les soignants de travailler dans de vraies bonnes conditions. C'est une réalité de terrain. Aménager les maternités, former le personnel, acheter le matériel adéquat, oui ça a un coût... 
L'accompagnement de la femme enceinte n'est pas réalisé (pour tout le monde) à sa juste importance : en prenant le temps avant, on évite beaucoup de problèmes après. Le rôle de la sage-femme n'est pas utilisé dans toutes ses possibilités. On peut encore améliorer et personnaliser le suivi des parturientes.
Revenir à des méthodes plus "naturelles", revient à reconsidérer toute la démarche scientifique et les avancées faites. La diminution de la mortalité infantile et maternelle est dépendante de cette science ! À mon sens, il est difficile de ne rien vouloir de "médical", mais trouver un juste-milieu. Et sans doute mieux préparer les femmes à cet événement en entendant leur souhait, et pas en soufflant en pensant que c'est encore une "lubie de retour au naturel" (oui, je l'ai entendu...). 

    L'histoire de Stéphanie avec Luc est riche de réflexion. Loin d'être mièvre ou inutiles, cela montre vraiment le cheminement dans le conscient et l'inconscient des femmes lorsqu'on porte la vie. Car oui, être enceinte, c'est une expérience incroyable, sentir cet être dépendant de nous, cette responsabilité. L'avoir dans ses bras, sentir cet incommensurable bonheur et amour envers cet être si fragile.
    Mais il y a aussi tous ces phénomènes de "rejet" de l'enfant, ces angoisses de ne pas bien faire, de ne pas savoir. Il y a un vrai poids dans notre société : tout doit se faire vite et bien. Devenir mère, cela ne s'apprend qu'au travers des expériences que nous ferons. Et tout n'est pas forcément que joie et bonheur. La dépression du post-partum n'est pas vécu de la même façon par toutes les femmes. Et elle n'est surtout pas à minimiser. 

    La place du père : il ne ressent pas les chamboulements hormonaux, le lien qui se tisse entre le fœtus et sa mère. Mais les hommes, aujourd'hui, ont aussi envie de s'impliquer, dès le début. Et il n'est jamais facile de trouver sa place, je le conçois. Mais il est agréable de voir comment Sophie Adriansen lui a donné une place simple, précieuse pour Stéphanie.
 
    Chaque accouchement est différent. Chaque naissance est différente. Une réflexion du livre m'a beaucoup marqué : pourquoi faire une enquête aussi approfondie sur des gens prêts à aimer et élever un enfant lors d'une adoption, alors que des enfants sont laissés dans des situations de détresse incroyable dans certaines familles. Notre monde n'est pas parfait, loin de là. Peut-être ces enquêtes sont aussi importantes, car elles n'engagent pas la seule responsabilité des parents si quelque chose se passe mal, mais aussi ceux qui ont confiés l'enfant.
    Nous prenons conscience des choses qu'il faut améliorer. L'une des plus importantes, c'est de ne pas dénigrer la parole des "victimes". Les violences obstétricales existent. Rien n'est parfait. Mais tout est perfectible.

    Ce livre m'a touché, vous l'aurez compris, de part ma propre expérience. J'ai eu le plaisir d'y trouver des mots non-moralisateurs, sans attaque. Il n'y a pas de dénonciation gratuite, juste des éléments permettant d'approfondir la réflexion, car tant qu'il y a un débat, c'est qu'on peut échanger et avancer.
    Mon fils va bien. Je n'ai pas pardonné. Et certaines nuits, je ressens encore à ces liens qui m'entravent sur la table d'opération avec des bruits d'incision, et cette douleur qui n'en finit pas. Mais le matin, le sourire de mon fils panse cette blessure.

En bref :

Un livre que j'ai aimé, qui traite de réalité obstétricale. Le tout est porté par une plume soignée et respectueuse, abordant la relation de Stéphanie et Luc, les doutes et réflexions sur la maternité. 

jeudi 2 novembre 2017

"Astérix et la Transitalique" - René Goscinny et Albert Uderzo. Tome de Jean Yves Ferri et Didier Conrad


De René Goscinny et Albert Uderzo. Tome de Jean Yves Ferri et Didier Conrad, aux éditions Albert René, BD, Aventure, Humour. 

Résumé :

Les personnages créés par les deux génies du 9e art Albert Uderzo et René Goscinny sont de retour ! Après Astérix chez les Pictes et Le Papyrus de César, Astérix et Obélix reviennent dans Astérix et la Transitalique, le nouvel album signé par les talentueux Jean-Yves Ferri et Didier Conrad.
N'en déplaise à Obélix, les Italiques, les habitants de l'Italie, ne sont pas tous des Romains, au contraire ! Les Italiques tiennent à préserver leur autonomie et voient d'un mauvais œil les velléités de domination de Jules César et ses Légions. Dans Astérix et la Transitalique, nos héros favoris s'engagent dans une aventure palpitante à la découverte de cette surprenante Italie antique !

Mon avis :

    Les aventures d'Astérix et Obélix ont bercé mon enfance comme pour beaucoup. Mon compagnon adore ces histoires, et nous prenons plaisir à les faire découvrir à notre petit loulou. Il a pour habitude à présent d'aller lui-même les chercher et de s'installer pour les "lire". Certaines histoires sont encore un peu compliquées pour lui, mais certaines ont sa préférence. 

    Astérix et Obélix participent à une course de char qui va parcourir l'ensemble de l'Italie. Les différents peuples ne sont pas tous romains ni assujetti à Rome. Et c'est avec humour que nous allons suivre une course de char épique, mais bourrée d'informations historiques. Le but de la course ? Montrer et prouver la gloire de Rome en faisant tout pour remporter la course, mais aussi montrer que les routes italiennes sont les plus agréables et les meilleures de tout l'empire. César veillera personnellement à ce que la course se gagne par un Romain... Quoique... 

    C'est toujours un plaisir de replonger dans les aventures de nos chers Gaulois. Les dessins, tout d'abord, ne changent pas. On a plaisir à retrouver le style original : le lecteur n'est pas dépaysé, et cela joue aussi au plaisir de la lecture. J'aurais pour ma part mal vécu les personnages ne ressemblaient plus à ce qu'ils étaient. C'est un tome que j'ai trouvé par contre bien plus coloré et plus lumineux, mettant en avant ces couleurs du bassin méditerranéen. Mon compagnon n'a pas eu cette impression. Très subjectif.

    L'histoire est agréable, fluide, il n'y a pas beaucoup de rebondissement. Il y a beaucoup de jeu de mots dans ce tome, et c'est la raison pour laquelle nous ne pouvons pas encore le présenter à notre fils. Les blagues sont souvent dépendantes de ces jeux de mots. Cela fait mouche, car j'ai bien ri à certains passages. 


    Mon bémol, je n'ai pas retrouvé la magie des anciens volumes. Je pense que cela est dû au fait que j'ai pris plaisir à un style et à un style d'écriture avec les premiers tomes. J'ai passé un bon moment malgré tout, mais il me manquait une dose de nonchalance et de blague visuelle. 
    Le point très positif de l'histoire, c'est la recherche historique. Ce tome explique bien les difficultés que Rome avait avec les différentes tribus : Rome était une cité ambitieuse et voulait appliquer sa loi partout. Elle a eu moins de difficulté à asservir ces peuples que la Gaule par exemple. Nous avons apprécié cette part d'Histoire, mon compagnon davantage. 

En bref : 

Toujours un plaisir de retrouver les aventures de nos irréductibles Gaulois. Il me manquait un peu de magie des premiers tomes, mais j'ai bien ri aux jeux de mots, et j'ai grandement apprécié la part d'Histoire de ce tome.  



mercredi 1 novembre 2017

"Des souris et des hommes" - John Steinbeck


De John Steinbeck, éditions Folio, 1re édition 1937, 2011, Drame, Roman, Littérature américaine, Classique. 

Résumé :
 

"Lennie serra les doigts, se cramponna aux cheveux.
Lâche-moi, cria-t-elle. Mais lâche-moi donc. Lennie était affolé. Son visage se contractait. Elle se mit à hurler et, de l'autre main, il lui couvrit la bouche et le nez.
_ Non, j' vous en prie, supplia-t-il. Oh, j' vous en prie, ne faites pas ça. George se fâcherait.
Elle se débattait vigoureusement sous ses mains...
Oh, je vous en prie, ne faites pas ça, supplia-t-il. George va dire que j'ai encore fait quelque chose de mal. Il m' laissera pas soigner les lapins. "

Mon avis : 

    J'ai lu mon premier John Steinbeck. En fermant le livre, j'ai compris ce que cela veut dire. J'ai lu mon premier Steinbeck. Je l'avais depuis quelque temps dans ma bibliothèque. Je l'ai repris après ma première lecture pour relire certains passages. Je me suis replongée et au final, l'ai relu une seconde fois. Il n'y a pas de coup de coeur. C'est au-delà, il s'agit vraiment d'une expérience littéraire et j'ai adoré la vivre ! Des avis positifs sont légions, un de plus à rajouter tellement ce livre ne laisse pas le lecteur indifférent !

    Georges Milton et Lennie Small, amis d'enfance, voyagent sur les routes. Ils ont dû quitter précipitamment la précédente ville où ils se trouvaient du fait des agissements de Lennie. Ce dernier est sous la protection de Georges. Il a une stature de colosse, mais un esprit d'enfant. Il ne comprend pas toujours les choses, et son comportement est souvent inadapté. Ils aspirent ensemble à posséder leur propre terrain, l'exploiter et y élever des lapins. Se sera Lennie qui s'occupera des lapins. Alors ils proposent leur service de ville en ville. Au ranch où ils s'arrêtent, ils auront des problèmes avec Curley, le fils du patron, et son épouse. Lennie commettra l'irréparable, laissant poindre une fin tragique.

    Il est toujours difficile de parler de style d'écriture lorsqu'il s'agit de traduction. Mais ici, je suis parfaitement entrée dedans : je ressentais bien la façon dont George et Lennie s'exprimaient. Une traduction facile à appréhender, une lecture fluide et agréable. J'ai aimé cette façon de ne pas en rajouter : les passages narratifs n'empiètent pas sur les dialogues et inversement. C'est parfaitement dosé. De plus, lorsque Georges et Lennie arrivent au ranch, la façon de parler de chacun des personnages qu'ils rencontraient, suffisait à donner de la consistance à leur personnalité. 
    La construction de l'histoire est en chapitre. À chaque début, l'auteur prend le temps de poser la scène, rendant la lecture très visuelle : il place le décor avant de laisser les personnages y interagir et vivre. Cet effet visuel donne une impression de réalisme. 

    Ce qui m'a fasciné dans l'histoire, c'est la façon dont on rentre directement dans le vif du sujet. Il n'y a pas de préambule. Une fois les premiers mots posés, la suite s'égrainent de façon facile, logique, et même poétique. Je n'ai pas retrouvé de déferlement de sentiments ou des longueurs. Le rythme était régulier, amenant le lecteur au final. 
    Au travers des dialogues, la relation humaine est mise en avant. J'ai aimé qu'il n'y ait pas de passage moralisateur sur les raisons de ci ou la façon de faire parce que cela. On y côtoie la pauvreté des uns, la richesse des autres, séparés en deux groupes distincts. Sur le côté, il y a les noirs. Un regard froid et lucide sur une réalité qui n'est pas si éloignée que cela.  


    Quant au titre, en refermant le livre, je me suis dis que oui, il suffisait de l'appeler ainsi.

En bref : 

Une expérience littéraire, un régal à la lecture dans cette Amérique profonde des années 30 dans un ranch : un regard vif et froid, une fin mettant un point final à des relations humaines fortes. À lire !!