De John Steinbeck, éditions Folio, 1re édition 1937, 2011, Drame, Roman, Littérature américaine, Classique.
Résumé :
"Lennie serra les doigts, se cramponna aux cheveux.
— Lâche-moi, cria-t-elle. Mais lâche-moi donc. Lennie était affolé. Son visage se contractait. Elle se mit à hurler et, de l'autre main, il lui couvrit la bouche et le nez.
_ Non, j' vous en prie, supplia-t-il. Oh, j' vous en prie, ne faites pas ça. George se fâcherait.
Elle se débattait vigoureusement sous ses mains...
— Oh, je vous en prie, ne faites pas ça, supplia-t-il. George va dire que j'ai encore fait quelque chose de mal. Il m' laissera pas soigner les lapins. "
Mon avis :
J'ai lu mon premier John Steinbeck. En fermant le livre, j'ai compris ce que cela veut dire. J'ai lu mon premier Steinbeck. Je l'avais depuis quelque temps dans ma bibliothèque. Je l'ai repris après ma première lecture pour relire certains passages. Je me suis replongée et au final, l'ai relu une seconde fois. Il n'y a pas de coup de coeur. C'est au-delà, il s'agit vraiment d'une expérience littéraire et j'ai adoré la vivre ! Des avis positifs sont légions, un de plus à rajouter tellement ce livre ne laisse pas le lecteur indifférent !
Georges Milton et Lennie Small, amis d'enfance, voyagent sur les routes. Ils ont dû quitter précipitamment la précédente ville où ils se trouvaient du fait des agissements de Lennie. Ce dernier est sous la protection de Georges. Il a une stature de colosse, mais un esprit d'enfant. Il ne comprend pas toujours les choses, et son comportement est souvent inadapté. Ils aspirent ensemble à posséder leur propre terrain, l'exploiter et y élever des lapins. Se sera Lennie qui s'occupera des lapins. Alors ils proposent leur service de ville en ville. Au ranch où ils s'arrêtent, ils auront des problèmes avec Curley, le fils du patron, et son épouse. Lennie commettra l'irréparable, laissant poindre une fin tragique.
Il est toujours difficile de parler de style d'écriture lorsqu'il s'agit de traduction. Mais ici, je suis parfaitement entrée dedans : je ressentais bien la façon dont George et Lennie s'exprimaient. Une traduction facile à appréhender, une lecture fluide et agréable. J'ai aimé cette façon de ne pas en rajouter : les passages narratifs n'empiètent pas sur les dialogues et inversement. C'est parfaitement dosé. De plus, lorsque Georges et Lennie arrivent au ranch, la façon de parler de chacun des personnages qu'ils rencontraient, suffisait à donner de la consistance à leur personnalité.
La construction de l'histoire est en chapitre. À chaque début, l'auteur prend le temps de poser la scène, rendant la lecture très visuelle : il place le décor avant de laisser les personnages y interagir et vivre. Cet effet visuel donne une impression de réalisme.
Ce qui m'a fasciné dans l'histoire, c'est la façon dont on rentre directement dans le vif du sujet. Il n'y a pas de préambule. Une fois les premiers mots posés, la suite s'égrainent de façon facile, logique, et même poétique. Je n'ai pas retrouvé de déferlement de sentiments ou des longueurs. Le rythme était régulier, amenant le lecteur au final.
Au travers des dialogues, la relation humaine est mise en avant. J'ai aimé qu'il n'y ait pas de passage moralisateur sur les raisons de ci ou la façon de faire parce que cela. On y côtoie la pauvreté des uns, la richesse des autres, séparés en deux groupes distincts. Sur le côté, il y a les noirs. Un regard froid et lucide sur une réalité qui n'est pas si éloignée que cela.
Quant au titre, en refermant le livre, je me suis dis que oui, il suffisait de l'appeler ainsi.
En bref :
Une expérience littéraire, un régal à la lecture dans cette Amérique profonde des années 30 dans un ranch : un regard vif et froid, une fin mettant un point final à des relations humaines fortes. À lire !!
Résumé :
"Lennie serra les doigts, se cramponna aux cheveux.
— Lâche-moi, cria-t-elle. Mais lâche-moi donc. Lennie était affolé. Son visage se contractait. Elle se mit à hurler et, de l'autre main, il lui couvrit la bouche et le nez.
_ Non, j' vous en prie, supplia-t-il. Oh, j' vous en prie, ne faites pas ça. George se fâcherait.
Elle se débattait vigoureusement sous ses mains...
— Oh, je vous en prie, ne faites pas ça, supplia-t-il. George va dire que j'ai encore fait quelque chose de mal. Il m' laissera pas soigner les lapins. "
Mon avis :
J'ai lu mon premier John Steinbeck. En fermant le livre, j'ai compris ce que cela veut dire. J'ai lu mon premier Steinbeck. Je l'avais depuis quelque temps dans ma bibliothèque. Je l'ai repris après ma première lecture pour relire certains passages. Je me suis replongée et au final, l'ai relu une seconde fois. Il n'y a pas de coup de coeur. C'est au-delà, il s'agit vraiment d'une expérience littéraire et j'ai adoré la vivre ! Des avis positifs sont légions, un de plus à rajouter tellement ce livre ne laisse pas le lecteur indifférent !
Georges Milton et Lennie Small, amis d'enfance, voyagent sur les routes. Ils ont dû quitter précipitamment la précédente ville où ils se trouvaient du fait des agissements de Lennie. Ce dernier est sous la protection de Georges. Il a une stature de colosse, mais un esprit d'enfant. Il ne comprend pas toujours les choses, et son comportement est souvent inadapté. Ils aspirent ensemble à posséder leur propre terrain, l'exploiter et y élever des lapins. Se sera Lennie qui s'occupera des lapins. Alors ils proposent leur service de ville en ville. Au ranch où ils s'arrêtent, ils auront des problèmes avec Curley, le fils du patron, et son épouse. Lennie commettra l'irréparable, laissant poindre une fin tragique.
Il est toujours difficile de parler de style d'écriture lorsqu'il s'agit de traduction. Mais ici, je suis parfaitement entrée dedans : je ressentais bien la façon dont George et Lennie s'exprimaient. Une traduction facile à appréhender, une lecture fluide et agréable. J'ai aimé cette façon de ne pas en rajouter : les passages narratifs n'empiètent pas sur les dialogues et inversement. C'est parfaitement dosé. De plus, lorsque Georges et Lennie arrivent au ranch, la façon de parler de chacun des personnages qu'ils rencontraient, suffisait à donner de la consistance à leur personnalité.
La construction de l'histoire est en chapitre. À chaque début, l'auteur prend le temps de poser la scène, rendant la lecture très visuelle : il place le décor avant de laisser les personnages y interagir et vivre. Cet effet visuel donne une impression de réalisme.
Ce qui m'a fasciné dans l'histoire, c'est la façon dont on rentre directement dans le vif du sujet. Il n'y a pas de préambule. Une fois les premiers mots posés, la suite s'égrainent de façon facile, logique, et même poétique. Je n'ai pas retrouvé de déferlement de sentiments ou des longueurs. Le rythme était régulier, amenant le lecteur au final.
Au travers des dialogues, la relation humaine est mise en avant. J'ai aimé qu'il n'y ait pas de passage moralisateur sur les raisons de ci ou la façon de faire parce que cela. On y côtoie la pauvreté des uns, la richesse des autres, séparés en deux groupes distincts. Sur le côté, il y a les noirs. Un regard froid et lucide sur une réalité qui n'est pas si éloignée que cela.
Quant au titre, en refermant le livre, je me suis dis que oui, il suffisait de l'appeler ainsi.
En bref :
Une expérience littéraire, un régal à la lecture dans cette Amérique profonde des années 30 dans un ranch : un regard vif et froid, une fin mettant un point final à des relations humaines fortes. À lire !!
On ne ressort pas indemne d'un Steinbeck comme tu dis. Il dépeint une société fracturée, inégalitaire et injuste. A lire, je te rejoins la dessus.
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