lundi 30 octobre 2017

"Je m'appelle Léon" - Kit De Waal


Merci NetGalley et Aux éditions Kero pour ce livre.

De Kit De Waal, éditions Kero, 2016, Roman, Histoire de Vie, Famille. 
Résumé :

Leon, 9 ans, est un garçon courageux. Quand un jour sa mère n’arrive plus à se lever le matin, il s’occupe de son demi-frère Jake. Quand l’assistante sociale emmène les deux garçons chez Maureen au gros ventre et aux bras de boxeur, c’est lui qui sait de quoi le bébé a besoin. Mais quand on lui enlève son frère et qu’on lui dit que chez ses nouveaux parents il n’y a pas de place pour un grand garçon à la peau sombre, c’en est trop. Heureusement, Léon rencontre Tufty, qui est grand et fort, qui fait du vélo comme lui et qui, dans son jardin, lui apprend comment prendre soin d’une petite plante fragile. Mais Léon n’oublie pas sa promesse de retrouver Jake et de réunir les siens comme avant. Le jour où il entend une conversation qui ne lui était pas destinée, il décide de passer à l’action…

Mon avis :

    Lorsque j'étais enceinte, j'avais découvert un livre de Cathy Glass. Je ne connaissais rien de l'auteur et ai découvert au fil de la lecture son travail en tant que mère d'accueil. Les témoignages sont affligeants, dramatiques et font réfléchir sur l'humanité de certaines personnes. Lorsqu'on touche à l'enfance, une part de moi a envie de hurler. Aujourd'hui maman, je suis encore plus sensible à ces histoires... 
 
    Léon est un garçon fort, courageux. Sans le savoir, il possède en lui une vraie force. Alors que sa maman sombre dans la dépression, il devient sa béquille, essaye de s'occuper d'elle, de lui et son petit frère Jake. Il fait de son mieux, mais arrive le moment où il doit demander de l'aide à sa tata Tina, la voisine du dessus, et de là, ils seront tous les deux retirés à leur maman par les services sociaux. Ils emménagent chez Maureen, femme au cœur grand comme ça qui va prendre soin de lui et de son petit frère. Une fois Jake adopté, il se retrouvera seul. Maureen tombe malade et Léon ira vivre avec la sœur de celle-ci. Il y fera des rencontres importantes, et là se jouera son avenir. 

    Même s'il s'agit d'une histoire, d'un roman, je n'ai pas réussi à le lire sans me dire que cela est vraiment arrivé. Il émane des sentiments différents de ma lecture : de la tristesse, de l'inquiétude, la fameuse ride du lion, et de l'espoir. Je suis maman, j'ai eu cette envie de "protéger" ce petit garçon. En cela, le livre est réussi : on s'immerge, on accompagne ce petit garçon. L'écriture, et sa traduction, y aide beaucoup : le ton est tout d'abord enfantin, puis il mûrit doucement à mesure que Léon grandit. 
    Il y a aussi beaucoup d'espoir : il y a beaucoup de non-dits, de choses qui sont cachées à l'enfant pendant ces périodes ou tout du moins qui ne sont pas expliqués de façon suffisante. On ressent bien le questionnement de l'enfant, les incertitudes. 

    Les liens qui unissent les personnages sont différents. Il y a la famille qu'on quitte, et celle qu'on se fait. Lorsque Léon retrouve Tufty dans un grand jardin, celui-ci lui apprend les rudiments du travail de la terre, des plantes. Ces rencontres seront simples, mais importantes pour l'enfant qui y côtoiera d'autres hommes. Il y a ici la recherche de la figure paternelle, une figure masculine qui est aussi importante pour un enfant pour se développer. 
    L'équilibre que Léon trouvera sera toujours fragilisé par ses incertitudes, ses envies de revoir son frère, parfaitement légitime, son inquiétude d'être seul. 

    Le style de l'écriture m'a gêné au début de la lecture. Je pensais que cela durerait quelques chapitres, mais il y a eu des passages laborieux, dense, répétitifs. Cela a alourdi ma lecture.
    Cependant, dans un sens, cette façon de raconter l'histoire par les yeux de l'enfant est un parti-pris que je respecte : il y a besoin de parler de l'incertitude et de ce vide ressenti pendant ces expériences. 

    Enfin, une partie du livre raconte le racisme : Léon a un papa noir, il est donc métisse. Son petit frère blond aux yeux bleu d'un autre père. Ce dernier a trouvé une famille pour la vie. Léon patiente pour trouver sa place. Vers la fin du livre, l'auteur y raconte une émeute. Le rythme était soutenu, et en parallèle il y avait la souffrance de ce jeune garçon dont je vais taire les circonstances ici. Ce passage aurait mérité d'être davantage étayé à mon goût. 
    Je ressors de cette lecture heureuse de cette fin, même si mes pensées vont directement aux enfants qui n'ont pas la chance de trouver un dénouement heureux. 

En bref :

Une histoire racontée par les mots d'un enfant, avec autant d'incertitudes que de bons sentiments. La question de sa place, de faire partie d'une famille, même si celle ci ne ressemble à aucune autre, résonnent encore. 

2 commentaires:

  1. J'avais apprécié cette lecture, pleine d'humanité. Je n'ai pas ressenti les longueurs que tu décris, mais il s'agit de nos sensibilités qui sont sans doute différente.

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    1. Il y a beaucoup de sentiment mêlé dans ce livre. C'est vrai que nos sensibilités jouent beaucoup quand on lit un livre ^^.

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