Merci aux éditions Payot ainsi qu'à l'auteur, Adeline Grais-Cernea pour le concours auquel j'ai pu participer et remporter le livre !
D'Adeline Grais-Cernea, aux éditions Payot, 2017, Témoignage, Récit.
Résumé :
"Chère Angoisse" est le récit intime, dans une langue contemporaine et vibrante, d'une traversée – de la naissance d'une crise au retour de la respiration. Voici dix ans d'une cohabitation d'un corps avec l'angoisse. Au fait, c'est quoi, exactement, une crise d'angoisse ? Un petit tracas, une anxiété ? Absolument pas, au menu : palpitations, bouffées de chaleur, transpiration excessive et surtout : sensation d'une fin certaine. L'auteur a tout essayé pour la vaincre (acupuncture, sophrologie, relaxation, psychiatrie, etc.) et nous livre son expérience et ses propres méthodes.
Mon avis :
Il est de notoriété publique que l'ignorance est pire que tout. À force de faire comme si elle n'existait pas, on finit par lui donner l'envie de montrer et prouver son existence. L'angoisse est un peu comme ça. Au début, on cherche à ignorer ce qui nous arrive, car au final, "ça va passer". Jusqu'à ce qu'on soit empêtré avec elle dans une situation que l'on pense inextricable.
Ce livre n'est pas qu'un livre, mais un soutien, un coup de pouce, un bienfait et un coup de pied dans la fourmilière de la "normalité". Ceux qui n'ont pas connu la réalité de la crise d'angoisse ne peuvent en imaginer l'intensité, la brusquerie, la destruction dont elle est capable. L'angoisse, une fois qu'elle s'est accroché à vous s'immisce au plus profond de votre être et voilà qu'elle détruit progressivement chaque parcelle de votre existence. Notre vie se vie en pause, le cerveau a besoin de se déconnecter d'une réalité qu'il essaye de contenir. Oui il y a du paradoxe la dedans.
Adeline Grais-Cernea a utilisé le ton qu'il fallait pour aborder l'angoisse et les méfaits sur la vie intime, sociale, professionnelle : de l'humour souvent acide, de l'auto dérision avec une pointe de moquerie, de la bienveillance surtout avec beaucoup d'empathie. Elle n'est pas une éminente psychiatre ou psychanalyste. Ces derniers étudient les phases et les traitements, elle, a vécu ces crises. C'est sans doute cela qui renforce son récit. C'est aussi cela qui la rend si proche du lecteur : un langage simple et vif.
En personnalisant l'Angoisse, en lui donnant une identité, l'auteur la renforce dans son existence, lui donne sa place, celle qui est en trop. En même temps, lui donner une identité, c'est une façon de se soigner, lui dire au revoir, espérer ne jamais la revoir.
La façon de sortir de l'angoisse peut être différente selon les personnes, car encore une fois et pour rejoindre l'auteur, elle s'exprime de différentes façons. Ce qui est difficile, c'est de ne pas se sentir "bête" parce qu'au fond, on se dit que "ce n'est pas si grave, ça va passer", jusqu'à ce qu'il soit trop tard et qu'on finisse par sombrer.
Trouver un moyen de lutter contre ses angoisses est tout aussi compliqué que d'en parler. Car la réalité, quoi qu'on en dise, c'est qu'il n'y a pas toujours une écoute active, même des professionnels de santé. Parfois, l'aide psycho-thérapeutique ne suffit pas, et il faut l'aide de médicament. Mais la solution pour l'un, ne l'est pas forcément pour l'autre. Et doucement, on avance, on trébuche encore, mais on se relève avec plus de facilité, jusqu'à finir par marcher sans tomber... Même si parfois, on tremble et on tangue.
En bref :
Un témoignage nécessaire, car l'angoisse, la vraie qui vous prend les tripes et commande à votre vie, elle mérite d'être reconnue pour que ceux qui en ont besoin, trouvent de l'aide. Merci Adeline Grais-Cernea !
D'Adeline Grais-Cernea, aux éditions Payot, 2017, Témoignage, Récit.
Résumé :
"Chère Angoisse" est le récit intime, dans une langue contemporaine et vibrante, d'une traversée – de la naissance d'une crise au retour de la respiration. Voici dix ans d'une cohabitation d'un corps avec l'angoisse. Au fait, c'est quoi, exactement, une crise d'angoisse ? Un petit tracas, une anxiété ? Absolument pas, au menu : palpitations, bouffées de chaleur, transpiration excessive et surtout : sensation d'une fin certaine. L'auteur a tout essayé pour la vaincre (acupuncture, sophrologie, relaxation, psychiatrie, etc.) et nous livre son expérience et ses propres méthodes.
Mon avis :
Il est de notoriété publique que l'ignorance est pire que tout. À force de faire comme si elle n'existait pas, on finit par lui donner l'envie de montrer et prouver son existence. L'angoisse est un peu comme ça. Au début, on cherche à ignorer ce qui nous arrive, car au final, "ça va passer". Jusqu'à ce qu'on soit empêtré avec elle dans une situation que l'on pense inextricable.
Ce livre n'est pas qu'un livre, mais un soutien, un coup de pouce, un bienfait et un coup de pied dans la fourmilière de la "normalité". Ceux qui n'ont pas connu la réalité de la crise d'angoisse ne peuvent en imaginer l'intensité, la brusquerie, la destruction dont elle est capable. L'angoisse, une fois qu'elle s'est accroché à vous s'immisce au plus profond de votre être et voilà qu'elle détruit progressivement chaque parcelle de votre existence. Notre vie se vie en pause, le cerveau a besoin de se déconnecter d'une réalité qu'il essaye de contenir. Oui il y a du paradoxe la dedans.
Adeline Grais-Cernea a utilisé le ton qu'il fallait pour aborder l'angoisse et les méfaits sur la vie intime, sociale, professionnelle : de l'humour souvent acide, de l'auto dérision avec une pointe de moquerie, de la bienveillance surtout avec beaucoup d'empathie. Elle n'est pas une éminente psychiatre ou psychanalyste. Ces derniers étudient les phases et les traitements, elle, a vécu ces crises. C'est sans doute cela qui renforce son récit. C'est aussi cela qui la rend si proche du lecteur : un langage simple et vif.
En personnalisant l'Angoisse, en lui donnant une identité, l'auteur la renforce dans son existence, lui donne sa place, celle qui est en trop. En même temps, lui donner une identité, c'est une façon de se soigner, lui dire au revoir, espérer ne jamais la revoir.
La façon de sortir de l'angoisse peut être différente selon les personnes, car encore une fois et pour rejoindre l'auteur, elle s'exprime de différentes façons. Ce qui est difficile, c'est de ne pas se sentir "bête" parce qu'au fond, on se dit que "ce n'est pas si grave, ça va passer", jusqu'à ce qu'il soit trop tard et qu'on finisse par sombrer.
Trouver un moyen de lutter contre ses angoisses est tout aussi compliqué que d'en parler. Car la réalité, quoi qu'on en dise, c'est qu'il n'y a pas toujours une écoute active, même des professionnels de santé. Parfois, l'aide psycho-thérapeutique ne suffit pas, et il faut l'aide de médicament. Mais la solution pour l'un, ne l'est pas forcément pour l'autre. Et doucement, on avance, on trébuche encore, mais on se relève avec plus de facilité, jusqu'à finir par marcher sans tomber... Même si parfois, on tremble et on tangue.
En bref :
Un témoignage nécessaire, car l'angoisse, la vraie qui vous prend les tripes et commande à votre vie, elle mérite d'être reconnue pour que ceux qui en ont besoin, trouvent de l'aide. Merci Adeline Grais-Cernea !
En te lisant, je me rends compte que oui, j'ai tendance à dire que j'angoisse mais j'ai le cœur qui bat. Je pense qu'on sous estime cette sensation car dans la société, on doit être bon en tout ! et parfait.
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