dimanche 15 octobre 2017

"Le cocon" - Mari Okazaki

De Mari Okazaki, édition Delcourt, Manga, Nouvelle. 

Résumé :



Parce qu'elle a rempli son studio d'un tas d'objets auxquels elle est très attachée, Shiori n'arrive plus à sortir. Soudain, une fille (l'amie du précédent locataire du studio) débarque brusquement dans son univers. Passé la première surprise, Shiori finit par être profondément touchée par le récit de son invitée... Ce volume rassemble six petites histoires qui tournent chacune autour d'une femme amoureuse, mais dans des contextes bien différents.

Mon avis :

    "Le cocon" regroupe plusieurs nouvelles. Leur point commun : la gestion et l'expression les émotions. Sur l'ensemble des nouvelles, la parole est donnée au féminin : il s'agit de femme, pouvant être notre sœur, amie, une personne "quelconque" oserais-je dire, car il peut s'agir de tout le monde et de personne en particuliers. 

    Dans la première nouvelle, Mar Okazaki dresse le portrait d'une Hikikomori, personne ayant complétement rejeté le monde extérieur et ne vivant que dans l'univers rassurant qu'elle s'est construit, le plus souvent sa chambre. L'auteure nous fera voir l'élément qui changera son quotidien. 
    La seconde nouvelle regorge d'un élément fantastique. Entre la raison et l'amour, il est toujours difficile de choisir. Ici, la jeune fille va lutter contre ses sentiments, car elle a un mauvais pressentiment. Au final, l'être humain conserve ses instincts, et sait aussi y faire face. 
    La troisième nouvelle est celle qui m'a le plus touchée. Comment un objet banal peut entretenir le souvenir, les liens, les sentiments. Comment avancer et faire face quand l'être aimé nous manque. Notre réalité n'est pas celle des autres. L'auteur parvient à faire émerger l'incompréhension qui nous dépasse : est-on en mesure d'appréhender la souffrance d'autrui ? 
    Dans la quatrième nouvelle, la parole est donnée au corps : objet animé et doué de conscience, on s'attarde ici à l'objet. Asakawa est mannequin main. Ses contrats reposent uniquement sur ses mains. Mais n'est-elle pas plus que de simples mains ? J'ai aimé la façon dont l'auteur nous a fait suivre l'évolution de ses sentiments. 
    La cinquième nouvelle nous plonge dans le monde du travail. Le personnage travaille sans relâche, passe des nuits blanches à produire un travail de qualité. Cependant, il n'est jamais assez bien. La fatigue, la frustration aidant, les émotions débordent et laissent couler les larmes. Mais plus encore, on comprend pourquoi elle s'est réfugiée dans le travail, attendant patiemment son retour... 
    La dernière nouvelle est énigmatique. Elle prend place à une époque ancienne. La princesse Sei est sauvée par un inconnu dont elle tombe amoureuse. Lorsque le moment de le revoir arrive, la décision qu'elle prend avant de s'isoler chez elle est proche de la folie, sans compter sur l'aspect fantastique encore une fois de la nouvelle. 

    J'ai beaucoup apprécié ces nouvelles, surtout sur la façon dont l'auteure a su faire émerger les sentiments et les émotions. Certaines pages sont exemptes de dialogues. Cela donne toute la place au coup de crayon d'émouvoir ou de répondre. 
    Les dessins sont agréables, tout en rondeur et en douceur. Il y a parfois différents styles en fonction de l'histoire. Il n'y a pas de fioritures inutiles ni de pages surchargées. Le style est très agréable à la lecture, et certains gros plans sur les visages permettent d'apprécier le réalisme des émotions qui sont communiquées. 

En bref : 

Un recueil de nouvelle qui est à la fois plein d'émotions et de beaux dessins. Les émotions y sont décrites avec justesse. 

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