D'Amélie Nothomb, Albin Michel; roman, 2015
Résumé :
Cette année, Amélie Nothomb fait sa rentrée avec un conte de fées virant à la tragédie grecque. "Le crime du comte Neville" raconte l'histoire d'une jeune châtelaine mal dans sa peau, qui cherche à se faire assassiner par son père, pour aider ce dernier à réaliser sans dommages la prédiction d'une voyante rencontrée à l'issue d'une fugue qui n'en est pas une.
Mon avis :
Amélie Nothomb évoque l’histoire d’un noble ayant perdu sa fortune, rendu fou par la prédiction d'une voyante chez qui il s'est rendu pour retrouver sa fille qui a fuguée. Celle ci lui annonce qu'il tuera quelqu'un le jour d'un grande réception, lui en donnant également la date.
Il ne put croire au début à cette prédiction, car force est de constater que pour une personne de son rang, il n'est pas sérieux de croire ce genre de balivernes. La relation avec sa fille se modifie progressivement, le dialogue s'installe alors que celle ci se sentait si différente de son frère et sa sœur, si beaux et intelligents. Mais le choc fut plus grand lorsqu'elle lui annonce qu'elle souhaite qu'il la tue elle.
L'histoire est inspirée d'une nouvelle d'Oscar Wilde intitulée "le Crime de Lord Arthur Savile", mêlant à la fois une réflexion social sur la noblesse (qui sont ces nobles et quelle est leur réalité?), les raisons pouvant pousser quelqu'un à mettre un terme à sa vie. Amélie Nothomb s'essaye à nouveau après "Barbe Bleue" à reprendre une histoire connue et la remanier selon ses aspirations et ses gouts. Effet réussie car on reconnaît et comprend parfaitement jusque dans le titre l'hommage et l'inspiration, mais aussi le fossé à la lecture du livre.
On retrouve une plume que j'affectionne particulièrement. Mais étant à la fois peinée de la longueur du livre (à peine 135 pages), je me retrouve tout de même enchantée de voir que l'histoire et sa complexité tient en si peu de pages.
La parution d'un Amélie Nothomb est chaque année un rendez vous attendu par nombres de lecteurs dont je fais partie! Son sens du critique, de l'à-propos, du burlesque et l'intensité qu'elle donne à ses personnages sont autant de plaisir que de surprises. Elle sait manier les mots, au point où il suffit de quelques pages à peine pour dresser une complexité dans les personnages, mais aussi pour dresser une situation dans sa globalité. On ne parle d'ailleurs même plus d'un "livre" d'Amélie Nothomb, mais d'"un" Amélie Nothomb, comme si l'objet livre lui même prenait son nom.
En bref :
Pour les amoureux de l'auteur Amélie Nothomb, toujours un rendez vous attendu.... ! Pour découvrir l'auteur par contre, il vaut mieux commencer par "Stupeur et Tremblement" ou "Ni d'Eve ni d'Adam".
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