lundi 30 mars 2015

"L'Extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikéa" - Romains Puertolas






De Romain PUERTOLAS aux éditions livre de poche, inclassable (rocambolesque?).
Résumé :
Un voyage low-cost... dans une armoire Ikea! Une aventure humaine incroyable aux quatre coins de l'Europe et dans la Libye post-Kadhafiste. Une histoire d'amour plus pétillante que le Coca-Cola, un éclat de rire à chaque page mais aussi le reflet d'une terrible réalité, le combat que mènent chaque jour les clandestins, ultimes aventuriers de notre siècle, sur le chemin des pays libres.
Il était une fois Ajatashatru Lavash Patel (à prononcer, selon les aptitudes linguales, "j'arrache ta charrue" ou "achète un chat roux"), un hindou de gris vêtu, aux oreilles forées d'anneaux et considérablement moustachu.
Mon avis :
Je suis un peu mitigée. En règle générale, je ne me laisse pas embrigader dans un livre par les critiques que je lis de celui ci. Car en vérité, je ne lis que très rarement les critiques. Mais malgré tout, ce livre est un petit phénomène.
Bien entendu, il ne faut pas lire ce livre en attendant un nouveau Victor Hugo.
L'écriture est simple, mais non simpliste. Les enjeux cités dans ce livre sont importants et la société décrite est effroyable dans sa réalité.
Mais le voyage du Fakir Ajatashatru n'est pas censé être drôle. C'est ce qui m'a refroidit en lisant ce livre. Je n'ai pas ri, mais souri à divers endroits, mais les critiques encensaient tellement cette œuvre que je m'attendais à un moment léger et drôle. Les premières pages, on sourit volontiers à la façon qu'a l'auteur de nous présenter la phonétique des noms Hindous. Francophone que nous sommes, nous devons dire le nom à voix haute pour parvenir à le prononcer correctement, ou à trouver un diminutif qui nous satisfait assez pour nous simplifier la lecture.
Les personnages sont parfois un peu patauds, gauches, et même énervants. On ne peut pas s'y attacher car ils sont présentés comme une succession "d'étape" à franchir pour continuer le voyage. J'ai même parfois pensé au burlesque de Benny Hill en imaginant les courses poursuites. Et cela sans doute à cause de la personnalité hors norme d ' Ajat ( je lui ai donné un petit surnom).
Mais le voyage du fakir, passé le premier chapitre en France, dépeint une société disparate, injuste, et dérangeante encore une fois, car la réalité y ait dépeinte simplement et avec légèreté, malgré l'abomination que vivent les clandestins. Car il s'agit bien ici de dénoncer le calvaire que vit ces personnes dans leurs pays d'origine.
Par exemple la pédophilie qui est citée ici avec je dirais une innocence troublante : nous adulte on connait l'horreur de ces crimes, alors que la victime elle même n'a pas le même degré de conscience lorsque cela est expliqué. Ce n'est évidemment pas le thème du livre, et il en est question vers la fin.
Le paradoxe entre nos sociétés riches et ces pays en voie de développement où le fossé devient abyssal.
La clandestinité, et le calvaire que vivent ces hommes, femmes et enfants qui luttent pour sortir de leur pauvreté et cherchent dans nos pays un eldorado. Mais l'attachement aussi à leur pays d'origine, viscérale : la porte de sortie c'est simplement de trouver une solution pour que les personnes qu'on aime vivent dans la dignité.
Du coup, j'ai lu ce livre aujourd'hui en recherchant à l'intérieur une légèreté et un humour que je ne pensais pas aussi caustique et je dirai même cynique. Car lire le voyage du fakir, c'est se plonger la tête la première dans une atmosphère différente que le simple livre d'humour ou le livre très sérieux traitant de migration de populations ou de lois sur la territorialité.
Un livre plus humain que drôle, qui dresse en profondeur un questionnement sur notre société, mais avec un enrobage plus acidulé que doux.
En Bref :
Bon.
Un questionnement m'habite : j'ai lu plusieurs critiques de lecteurs qui n'ont pas aimé du tout ce livre. Je pense qu'il ne faut pas en attendre trop, mais prendre juste ce qui est offert. La faute sans doute aux nombreuses critiques presse qui en ont fait l'éloge.
Mais encore une fois, mon avis est TOTALEMENT subjectif.

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