vendredi 6 octobre 2017

"La grande baleine" - Vincent De Oliveira


Merci encore aux éditions Autrement pour cette plongée dans l'esprit humain en mode survie. 

De Vincent Oliveira, aux éditions Autrement, 2016, Thriller, Suspens. 

Résumé :

Depuis les Neiges de Juin, le soleil est invisible. Nul ne sait combien de personnes ont survécu, ni où elles se cachent.
Anton est en route vers l'Ecosse où il espère trouver la grande baleine, ultime symbole d'un monde animal aujourd'hui disparu. Ivan s'est juré d'escalader les Alpes pour apercevoir, une dernière fois, le bleu du ciel derrière les nuages. Poursuivant leurs quêtes à travers les paysages désertiques d'Europe centrale, ils devront affronter le froid, la faim et la violence des hommes. 


Mon avis : 

    J'ai lu ce livre l'hiver dernier, il tombait à point nommé : l'hiver était également tombé. Une citation célèbre dit bien : "Winter is coming". 

    Que seriez-vous prêt à faire pour survivre ? 
Je vous ai parlé il y a peu de "Mojado" de Dominique Falkner où la survie se jouait à notre époque. Ici, le monde a changé : il se couvre de neige, et le bleu du ciel n'est plus visible. Les derniers humains survivent, dans le froid, avec de nouvelles règles, de nouveaux chefs. Dans cet univers, nous suivons Anton qui est en direction d'un espoir : trouver la grande baleine. Ivan aimerait retrouver les montagnes des Alpes. Le Lion aimerait sauver le groupe dans lequel il évolue, mais aura besoin de retrouver l'argent. Le Chien lui avance, stagne, mais sait "qu'un homme doit faire ce qu'il a à faire". 

    Deux histoires se jouent en parallèle. Nous suivons un groupe, puis l'autre à mesure des chapitres. Le début du livre était un peu brouillon, le temps de s'habituer aux surnoms, à l'univers. La construction des personnages est intéressante, en cela qu'il y a peu de description de leur physique, on se les représente assez bien malgré tout grâce aux nombreux détails sur leur façon d'être, leur pensée. Se dessine alors les corps. 

    L'humanité des personnages est persistante, même si la vague de mort laisse croire le contraire. Il y a encore du bon en eux, et surtout ils sont tirés en avant par le sens de ce qu'est leur existence, la vie sur Terre, leur survie. J'aurais peut être aimé y trouver davantage de passages plus explicites, plus rudes, pour se plonger davantage sur le côté sombre de cette survie. Le cannibalisme est esquissé, la disparition des animaux, cette solitude, la façon dont ils ont réussi à faire leur réserve.  
    Il m'a manqué les enjeux de leur survie. Ils sont présents mais assez peu développé, mais peut être qu'il n'y a pas d'autre espérance que de vivre le moment présent, en espérant en vivre d'autres

    Je n'ai pas été happée par le suspens, mais plutôt par une curiosité parfois morbide, je l'avoue. C'est comme un accident de la route : on est effrayé, apeuré, surpris, mais aussi curieux, on ralentit, on scrute le travail des secours, et on reprend sa route. C'est sans doute uniquement psychologique, mais dans mes notes, j'avais noté la sensation de froid que je ressentais parfois durant ma lecture. Sans doute que cette immersion dans le monde glacé et l'aventure des personnages avaient agit sur la régulation de ma température. 

    J'ai vraiment aimé l'écriture de Vincent De Oliveira. Il arrive à décrire les émotions, les démons intérieurs qui bousculent les personnages, les silences. Ces derniers sont d'ailleurs bien plus éloquents. Il y a également cette façon de faire remonter l'animalité, la bestialité et les instincts primaire de l'homme : nous ne pouvons qu'imaginer ce que nous ferions si nous devions survire.


Qu'aurions nous été capables d'accepter ? 

En bref : 

 Dans un monde où la nature à repris ses droits, où le froid et la glace sont devenus les éléments principaux, suivre ces personnages dans leur quête de survie était palpitant. Un livre qui se délaisse difficilement !


2 commentaires:

  1. J'aime beaucoup ce genre d'atmosphère, un peu Survivor ! Je vais me le prendre et je te dis quoi ensuite.

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  2. Je vais attendre l'hiver prochain pour le lire, ça s'impose.

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