De Gabriel Katz, édition Scrineo, Fantasy
Résumé :
Leth Marek, champion d'arènes, se retire invaincu, au sommet de sa gloire. Il a quarante ans, une belle fortune et deux jeunes fils qu'il connaît à peine. C'est à Kyrenia, la plus grande cité du monde, qu'il choisit de les élever, loin de la violence de sa terre natale. Lorsqu'il croise la route d'un culte itinérant, une étrange religion menée par un homme qui se dit prophète, l'ancien champion ignore que son voyage va basculer dans le chaos. À Kyrenia, où l'on adore la Grande Déesse et les puissants du Temple s’entre dévorent, une guerre ouverte éclate entre deux cultes, réveillant les instincts les plus noirs. La hache de Leth Marek va de nouveau tremper dans le sang. Le plus violent des combats est celui que l'on mène contre ses propres croyances.
Mon avis :
Aux premières pages d'Aeternia, j'ai été ravie de me retrouver dans une atmosphère de "déjà connue". En effet, cela me faisait penser aux livres de Karen Miller : "Impératrice de Mijak", ainsi que celui d'Ange : "Ayesha". Ce dernier est en passant une merveille que j'ai adoré ! En effet, je qualifie ce style de "fantasy médiévale" car on se retrouve toujours dans une ambiance similaire à cette époque, comme immergé dans un monde parallèle.
Le décor tient la route, des plaines en château à la cité de Kyrenia : les descriptifs sont très visuels, et on ne se perd pas inutilement dans des détails fastidieux. Ici, l'auteur le dresse en s'appuyant sur les éléments que l'on imagine aisément si nous regardions la scène en face. Un plus indéniable car cela capte l'œil, l'ouïe et l'imaginaire.
On accompagne les protagonistes, avec envie et bienveillance. Les personnages sont singuliers, présentés sans atours, dans un souci de réalisme. Ainsi, les mesquineries des religieux, la perfidie d'autres sont bien amenées et bien qu'on ne les apprécie pas, on s'y attache et on aime les détester. Les "méchants", sont méchants, et les "gentils" le sont lorsque l'on se place de leur côté. Tout est question de point de vue et de comment celui ci est apporté. On note également que la complexité des personnages tient en leurs choix pour survivre, aucun manichéisme là dedans.
J'ai beaucoup ri durant ma lecture : certains dialogues sont un régal!
Cependant, l'intrigue ne capte pas par une intensité et un suspens croissant. Il nous tient par un savant mélange de régularité et de cohérence : on s'intéresse aux personnages, on veut en apprendre plus sur eux. Dans ce genre de lecture, on s'attend à voir des morts, des massacres, des exactions et des crimes. Ici au contraire, Gabriel Katz parvient avec brio à ne semer que des indices. Mais cette régularité fascine, tout comme la perversion politique de ces religieux.
Comment ne pas repenser à ce qu'a vécu la France et de nombreux pays et peuples ces dernières semaines avec ces attentats...
Mais le génie de l'auteur réside à la fin du livre, où il n'a besoin que de 2 ou 3 pages pour finir tel un couperet ce premier volume. Car on peut s'attendre à tellement de scénarii possibles, lorsque se présente à la toute fin un scénario dont on n' avait même pas effleuré la possibilité, alors oui, la lecture est réussie, le suspens sans nom.
Et j'irai plus loin en disant que Gabriel Katz fait parti de ces "auteurs sadiques" qu'on adore, qui aiment torturer leurs lecteurs pour leur bien! Car j'ai hâte de me plonger dans les prochaines pages du futur tome et de découvrir les livres de cet auteur...
Une lecture à découvrir !
Un mot sur l'objet livre : une magnifique couverture d'Aurélien Police. Très représentative du contenu.
En bref :
Très bon! On en demande encore!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire