mercredi 20 février 2019

"Et puis Colette" - Sophie Henrionnet, Mathou

Delcourt Mathou

De Sophie Henrionnet et Mathou, chez Delcourt, BD, Famille, 2018

Résumé :


Au décès de sa sœur, Anouk, trentenaire parisienne, devient la tutrice de Colette, sa nièce de 7 ans. Alors que la jeune femme craint de se faire dévorer par cette responsabilité imprévue qui bouleverse son quotidien, la petite fille bouscule toutes ses certitudes.

Mon avis :


    C'est l'histoire d'une famille, d'un drame familial et d'amour. Lorsqu'Anouk apprend le décès de sa sœur, elle ne pensait pas que tout allait changer dans sa vie et son quotidien. Elle devient tutrice d'une petite Colette qui est très sensible et curieuse sur le monde. Accablées par la peine, elles vont s'apprivoiser, se découvrir et faire face à toute l'incertitude d'une telle relation. Anouk se sent perdue, et puis Colette ?

    Que devient l'enfant à la mort de ses parents ? Qu'en est-il des situations où l'enfant est élevé par un parent ? La mort est un sujet à la fois complexe et en même temps normale. Car la mort fait partie de la vie. On le sait, on admet ce concept, mais lorsque la mort fauche sans crier gare ou l'un de nos proches, même âgé nous avons du mal à accepter. Viennent alors des questionnements mystico-religieux en fonction de nos croyances. Mais lorsque le deuil s'accompagne de nouvelles responsabilités, notre équilibre change et tout est à réapprendre.

    J'ai particulièrement apprécié cette BD. Le sujet est dur, et le contraste avec la luminosité et la beauté du dessin est assez saisissant. Il s'agit d'une histoire de femme, de la mère à la sœur et enfin à l'enfant. Des destins qui vont changer, mais à quel prix ? J'ai apprécié le ton à la fois très terre-à-terre, mais aussi très sérieux. Les émotions sont bien abordées, avec des échanges qui semblent légers, mais qui portent un vrai message. Le développement de la rencontre et de relation qui va en découler est bien décrite, dans sa complexité, sans omettre les failles ou les mots prononcés alors que des oreilles curieuses écoutent.

    Les dessins de Mathou sont comme à chaque fois superbes. Bien sûr, comme à chaque illustration, on aime ou on n'aime pas, c'est tout à fait normal. Pour ma part, j'ai apprécié ces dessins tout en rondeur, très colorés et lumineux qui diffèrent un peu des standards généraux. On se sent moins accablés avec ce style de dessins qu'avec une histoire où régneraient des couleurs sombres. Cela n'enlève en rien à la profondeur du texte, mais apporte une certaine légèreté à la lecture. J'ai un peu de mal à expliquer ce paradoxe, je m'en rends compte.

En bref :

Une BD qui recèle une histoire touchante, au féminin, où on ne s'attarde pas directement sur le deuil, mais l'après, lorsque des décisions doivent être prises. Des dessins colorés accompagnent un texte d'une réflexion autour de la mort et de la responsabilité.

1 commentaire:

  1. Le sujet de " Et puis Colette " me paraît très intéressant. Merci aux autrices d'avoir choisi un thème aussi sérieux et de le traiter sans lourdeur!

    RépondreSupprimer