mercredi 17 juin 2015

"Mon ami Ben : Un chat sauve un enfant de l'autisme" - Julia Romp

Mon ami Ben : Un chat sauve un enfant de l'autisme

De Julia Romp, édition Jean-Claude Gawsewitch, 2011, Roman, Témoignage

Résumé :

Comment communiquer la joie de vivre à son enfant lorsqu'il est atteint d'autisme ? C'est la question à laquelle se heurte, Julia, mère célibataire londonienne en élevant George, son fils de neuf ans, qui montre une grande violence envers les autres en général, et sa mère en particulier. L'arrivée d'un chaton aussi seul et perdu que lui va permettre au petit garçon de s'ouvrir aux autres et rendre à sa mère tout l'amour qu'elle lui a donné. Mais, un jour, cet équilibre retrouvé bascule. Laissé seul durant quelques jours, le chat Ben s'échappe. George se replie alors irrémédiablement sur lui-même tandis que Julia, sa mère, va se livrer à une quête désespérée pour retrouver le seul être capable de donner le sourire à son fils. Six mois passeront sans entamer sa volonté, et elle devra traverser le pays malgré la neige et les centaines de kilomètres, pour pouvoir enfin déposer Ben dans les bras de son fils pour Noël. Un témoignage bouleversant prouvant une nouvelle fois combien l'amitié entre l'homme et l'animal peut faire des miracles.

Mon avis :

Témoignage de Julia, mère célibataire élevant seule son fils Georges atteint d'autisme. Entre haut et bas, on suit dès le début de ce livre les questionnements de Julia, ses impressions de solitude et d'incompréhension qui entoure la prime enfance de son fils. Plus qu'un témoignage, ce livre reflète la réalité de la négation et du déni du corps professionnel.
Georges nait et Julia pense vivre avec lui une aventure pleine de surprise. Les jours passant, le comportement de Georges est toujours très difficile à canaliser : il n'est apaisé par rien, et met parfois des heures à trouver un peu de sommeil. ces courtes périodes de sommeil sont suivies par des périodes de cris et de hurlements, empêchant Julia de s'épanouir complétement dans un maternage tendre.
Incompréhensible situation, mais Julia reçoit de la part de tous les professionnels de santé qu'elle rencontre la même phrase : "ça ira mieux plus tard". Mais "plus tard", rien ne change, Georges entre à l'école, son comportement est difficilement gérable et il devient difficile de le maintenir dans une section dite "normale". C'est grâce à ce changement d'ailleurs qu'un professeur explique à Julia que derrière le comportement de Georges, il peut y avoir autre chose.
Le mot est alors posé :
Autisme.
Ils recueillent un jour un petit chaton égaré dans leur jardin : Georges le prend tout de suite en affection, et se tisse entre lui et ce petit chat un lien inaltérable : Ben fait partir prenante de la vie du garçon. Il l'apaise, et Julia observe de vrai signe d'amélioration de son état : elle parvient à avoir des discussions calmes avec son fils, il devient plus patient, plus calme et se contrôle de plus en plus. Mais lorsque Ben disparaît.... Le monde s'écroule.
Georges se renferme et Julia part en quête de Ben car elle sait qu'il est devenu la bouée d'amarrage de son fils.
L'autisme est méconnu, et pourtant, même pour moi qui suis dans le monde médical, en lisant ce témoignage je ne peux réprimer de la colère : les signes sont pourtant là, évidents, il faut se poser la question du comportement et ne pas rester bêtement sur l'excuse du "caprice". Mais cela prouve à quel point le personnel soignant est peu formé pour reconnaître les signes, peut formé pour accompagner les familles.
Désarroi, mais aussi force de caractère et confiance en son fils. C'est ainsi que l'on peut résumer Julia : être maman n'est déjà pas chose facile, mais face à un enfant malade, atteint de troubles difficiles à gérer, les ressources employées pour son bien être sont démultipliés : une peur toujours plus ténue de ne pas être la hauteur et le bonheur de Georges en ligne de mir.
Face à la maladie, elle est tout de même très entourée, par sa famille, le papa du garçon, des amis. Mais le quotidien reste difficile à gérer, et les nuits de sanglots nombreuses. Mais Georges lui donne foi, et elle continue de se battre pour lui, pour leur bonheur. Et Ben reste présent à leur côté.

En bref :

Comme pour "La démesure" de Céline Raphaël, je ne peux donner de "critiques" de ce livre. Ni bon ni mauvais, "Mon ami Ben" est à prendre pour ce qu'il est : un témoignage difficile et une lueur d'espoir pour les parents qui se sentent découragés par la pathologie de leur enfant. Des mots simples, mais qui nous touchent profondément.

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