mardi 24 octobre 2017

"Le maire qui aimait les arbres" - Jean Chalendas


De Jean Chalendas, éditions Actes Sud, 2017, Nouvelle, Nature.

Résumé : 

L'arbre au cœur de la cité a cédé sa place aux voitures, au bitume. En disparaissant, c'est l'espace de déploiement du lien social qui disparaît. Un maire s'insurge contre ce phénomène d'isolement de sa population et entreprend d'agir. Cette nouvelle en forme de conte appelle à rêver de l'enchantement d'un monde où la ville retrouverait la proximité de la forêt qui lui a fait place. On peut également lire ce texte comme un manifeste politique qui évoque des solutions concrètes pour les cités de demain.

Mon avis : 

    J'aime la nature. J'aime profiter de longues promenades avec mon loulou dans un endroit où il peut côtoyer les arbres, les oiseaux, la nature. Vivant en ville, je n'ai pas le plaisir d'avoir autant de verdure que dans un village ou la campagne. Cependant, nous avons nos petits endroits où les arbres sont hauts et où le bitume n'est plus maître. Quelle joie et quel bonheur !

    "Le maire qui aimait les arbres" est une nouvelle qui fait du bien. Certes très (trop) positive, mais une nouvelle qui fait du bien. Les personnages n'ont pas de nom, ils ne sont pas donnés. Le narrateur raconte sa rencontre fortuite avec ce maire et la façon dont il découvre son envie de reboiser sa ville, les alentours de sa ville. Il ira au-delà des limites de sa ville emmenant avec lui d'autres maires. Le maire n'y parviendra pas seul, et aidé de la paysagiste, des jardiniers et employés de mairie, mais aussi de la population de sa ville, "l'Homme avait enfin décidé d'habiter sa planète". 

    Sans être un manifeste politique ni le doigt accusateur, cette nouvelle fait du bien, car elle est simple, pleine de bons sentiments et de bonnes actions. La volonté du maire de planter des arbres dans sa ville n'est pas égoïste et ne suit pas de plan politique : il aimerait retrouver la beauté d'antan, donner au piéton des abris au-dessus de la tête lorsqu'il se déplace en plein été, rafraîchir l'atmosphère et l'assainir. Ces bons sentiments font du bien dans une société qui est obnubilé par la réussite, la technologie et le pouvoir. 

    L'histoire est simple, sans être mièvre. L'écriture est soignée sans être lourde. J'ai senti un ton léger, quasi enjoué à ma lecture. J'ai aimé me retrouver dans ces paysages. J'ai aimé sentir ces bonnes intentions. Cette lecture est vivifiante. Le fait qu'il s'agisse d'une nouvelle joue aussi au plaisir de la lecture. Un long roman aurait sans doute été ennuyeux. 
    Enfin, qu'il s'agisse du narrateur au maire ou des autres personnages, j'ai aimé qu'il n'y ait pas de nom. Au final, ils sont superflus tant la nature a droit à être "en haut de l'affiche". 

    Enfin, une lecture qui fait réfléchir sur notre société de consommation, l'importance de la nature et la façon simple qu'il existe de lui donner de la place : a-t-on besoin d'autant de bitume dans nos villes ? Assurément non. Nos sociétés ont déboisé des hectares entiers. Peut-être peut-on, à notre petite échelle replanter et redonner de l'espace à la nature. 


    C'est aussi l'histoire d'une amitié, débutée entre le narrateur tombé en panne de voiture, et le maire, cet homme simple qui l'a accueilli. Pendant de nombreuses années, quarante, ils vont poursuivre leur rencontre, leur échange. Cette amitié et cette confiance entre les deux protagonistes fait aussi du bien, l'auteur mettant en évidence les bons sentiments qui les unis.

En bref : 

Une lecture qui fait souffler, respirer qu'on prend le temps d'apprécier. Elle nous fait aussi réfléchir sur ce lien à la nature.


4 commentaires:

  1. Bonjour,
    il est important, peut être encore plus aujourd'hui, que la nature soit dans la littérature

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    1. Plus que jamais on a besoin de se rapprocher de la nature.

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  2. Une belle initiative ! Des villes font même le pari d'avoir des immeubles vert ! Il en faut plus !

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    1. J'avais vu cela aussi. Il faudrait vraiment avancer dans le sens préservation de l'écosystème !

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