D'Elizabeth Browning, édition NRF, Poésie Gallimard, 2003
Résumé :
«Les Sonnets traduits du portugais sont légitimement considérés comme la plus belle œuvre d'Elizabeth Browning, peut-être parce que la poétesse, habituellement critiquée pour l'absence de clarté de ses métaphores, a su discipliner son talent dans la stricte forme du sonnet qui a l'avantage d'imposer l'utilisation d'une seule image, et de favoriser l'expression cohérente de sentiments intimes. Il reste impossible d'envisager ces poèmes indépendamment de leur référence personnelle : leur beauté et leur intérêt sont constitués par le récit dramatique de l'évolution amoureuse dans le cœur d'une femme. Ils forment une tentative, un rare témoignage de l'expression féminine et lyrique du désir, et c'est à ce titre que la voix d'Elizabeth Barrett-Browning demeure ce que Rilke appelle "un des grands appels d'oiseau dans les paysages de l'amour".»
Lauraine Jungelson. Edition bilingue.
Mon avis :
Nous sommes assez habitués à la poésie de grands auteurs masculins. La découverte d'une telle finesse d'écriture est une joie que j'aimerais partager.
je ne connaissais pas Elizabeth Browning avant la lecture de son travail. Cette édition m'a d'ailleurs permis de connaître son histoire et l'amour qu'elle a porté à son époux, Robert Browning. Riche d'un caractère bien trempée, elle a fait fi des décisions de son père afin de rejoindre et épouser l'homme qu'elle aimait.
Ils ont pu savourer leur idylle, rare pour l'époque : les mariages de convenance étaient de coutume, et les amoureux transi le plus souvent séparés. Aller à l'encontre de l'autorité paternelle était également malvenue. Mais une fois mariée, l'autorité maritale prévalait.
De nos jours, le mariage est le plus souvent consenti et voulu par les deux partis. Cela n'est hélas pas encore le cas dans toutes les régions du globe. Nous ne pouvons pas toujours apprécier à sa juste valoir ces mots, déclamés par amour. Même à son époque, elle a été décrié pour "l'absence de clarté dans ses métaphores". Mais elle a sut, avec les sonnets, "favoriser l'expression de sentiments intimes".
C'est l'une des figures majeures de la poésie victorienne.
De plus la richesse de cette édition réside en une lecture bilingue : chaque sonnets et poème dispose de sa traduction en anglais.
Extraits : sonnets 38 :
Quand d'abord il m'embrassa, ce furent les
Doigts de la main avec laquelle j'écris ;
Et, depuis lors, elle est plus pure et blanches...
Lente aux saluts mondains... vive à dire "chut",
Quand les anges parlent. D'Améthystes ici
Ne saurais porter, plus claire à mes yeux,
Que ce premier baiser. Le second, plus
Altier, chercha mon front, et le manqua,
Tombant sur mes cheveux. Ô récompense !
Ce fut le chrême de l'amour, précédé
De sa suave couronne sanctifiante.
Le troisième sur mes lèvres se clôt en
Pourpre apparat : depuis, en vérité,
Je suis fière et dis, "Mon amour, mon bien."
En bref :
Voguer au rythme des sentiments amoureux naissant et puissant envers l'homme dont elle est éprise et partager ses sentiments.
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