jeudi 8 mars 2018

"Tu vivras toujours" - Arnaud Genon


Merci NettGalley et aux éditions de la Rémanence pour ce joli témoignage.

D'Arnaud Genon, édition La Rémanence, 2016, Témoignage.

Résumé :

J'’ai depuis longtemps ce livre en moi. Il relate la disparition de ma mère, alors que j'étais encore un enfant. C'’est un court roman, plus précisément une autofiction, c'’est-à-dire une autobiographie consciente de son impossibilité : je ne suis jamais que la fiction de mes souvenirs, de ma mémoire. C'’est un livre sur l'’enfance et l'’innocence, sur l'aveuglement et la perte. Sur l'’écriture, aussi. Un livre du « je » que j'’aimerais croire universel : un enfant, sa maman, la mort.

Mon avis :

    Être maman, c'est une expérience merveilleuse et terrifiante. On se sait responsable d'un petit être fragile qui reste à nos yeux, même s'il grandit, notre petit bébé. Je ne parviens plus à imaginer ma vie sans mon fils, ses rires, ses sourires, et même ses colères qui parfois rythment le quotidien. Il s'affirme, grandit sous mes yeux et cette étincelle dans les siens lorsqu'il me sourit suffit à me faire oublier les moments difficiles. Je ne peux imaginer la perte, je ne peux m'imaginer sans lui comme je ne peux l'imaginer sans moi. Mais nous ne sommes à l'abri ni des accidents ni de la maladie.

    Lorsqu'Arnaud est tout jeune adolescent, il perd sa mère d'un cancer du sein. Il raconte les souvenirs qu'il en garde avec ses yeux d'enfants : la maladie, l'annonce, les paroles rassurantes de sa maman. Il raconte sa volonté de se montrer courageux, de ne pas alourdir la peine de sa maman. Il se raconte, impuissant dans son innocence, les difficultés qu'il rencontre à l'école, ne pouvant pas faire autrement que penser au plus important : la maladie contre laquelle sa maman se bat. Il raconte la rémission, la rechute, et se souvenir déchirant de voir sa maman être vaincu, emportée hors de sa maison dans son cercueil.

    Ce témoignage est aussi bouleversant que pudique. Je n'ai pas eu l'impression de lire les mots d'un adulte, mais de voir s'égrener les souvenirs d'un enfant, celui qu'il a été lorsque la maladie est apparue et a gagné. Il met également en évidence les difficultés de dire les choses à un enfant : on souhaite le protéger, mais on ne peut pas le protéger de tout, et surtout pas de l'absence.
    Le ton est juste, mais je ne peux parler du style, les mots se suffisent pour faire ressentir l'amour qu'il vouait à sa maman et le souvenir d'une femme forte, aimante, ramenant les choses à l'essentiel et qui ne lui a rien caché des événements douloureux à vivre.

    On ne plonge pas dans le pathos. J'ai ressenti de la pudeur, de l'amour, des sentiments mêlés à la peur, la perte, l'absence. Mais aussi toute l'incompréhension de la situation pour un enfant que l'on cherche à préserver.
    La maman que je suis trouve ce témoignage poignant, déstabilisant, et l'espace d'un instant m'a renvoyé à ma propre histoire. Merci Arnaud Genon pour ce beau témoignage d'amour.

En bref :

Le témoignage adulte de l'enfant qu'Arnaud Genon a été lorsque sa maman est partie. Poignant, rempli d'amour et d'une pudeur qui sert le cœur.

1 commentaire:

  1. La perte de la personne la plus importante. J'étais jeune, c'était pas facile.

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