De Takeshi Kitano, aux éditions Picquier poche, 2018, Autobiographie, Japon, Récit.
Résumé :
Takeshi Kitano. Le réalisateur de Sonatine, Hana-bi et Kikujiro, raconte son enfance dans le Japon d'après-guerre. Une enfance en gris et rose, aux couleurs que son père, peintre en bâtiment, essayait sur la porte de la maison avant d'en couvrir les murs de ses clients. Kitano raconte les jouets, les objets, les fêtes, les rencontres de son enfance et ressuscite toute une époque dans un inventaire à la Pérec qui célèbre l'amitié et les jeux des gosses de pauvres, quand l'imagination et l'invention remplaçaient l'argent. Si c'est bien l'enfance qui détermine notre sensibilité d'adulte. Alors la sienne a aussi les couleurs de son gobelet de cantine en bakélite rouge, des caramels aux prunes, des toupies beigoma à peine plus grosses que le pouce, des cerfs-volants ornés de guerriers du kabuki, de la chasse aux libellules, de son père brutal et ivrogne et de sa mère qui se battait en vain pour que son fils travaille en classe, alors que lui n'aurait jamais arrêté de jouer...
Mon avis :
J'ai découvert Takeshi Kitano avec des films comme "Zatoichi", "Sonatine" ou encore "Battle Royal". Ces films sont de superbes expériences cinématographiques que je ne peux que conseiller, par un acteur et réalisateur japonais de légende ! J'ai un attrait particulier pour les films japonais dont certains, comme "Hanezu", transportent dans une expérience contemplative. J'aime le Japon, sa culture et sa capacité à allier la tradition à la modernité. J'ai été ravie de découvrir ce livre, une autobiographie centrée sur l'enfance de Takeshi Kitano.
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le Japon lui aussi se reconstruit. Au-delà de la vision "propre sur soi" de ce pays, nous découvrons une famille totalement dysfonctionnelle : un père alcoolique et violent préférant dépenser l'argent de son travail dans les bars, une mère autoritaire qui n'hésite pas non plus à lever la main sur son fils. Loin des codes de bonnes conduites, l'auteur nous présente sa famille sans voile ni artifice, égrenant ses souvenirs aussi douloureux soient-ils. Ils vivent dans la pauvreté, ce qui ne permet pas au jeune Takeshi de partager certains jeux trop onéreux avec ses camarades d'école. Une enfance bien malheureuse. Cette histoire est aussi l'imagination débordante des enfants qui pouvaient s'occuper avec trois fois rien, les espoirs d'une mère forçant ses enfants à étudier pour se sortir de ce quotidien miséreux.
Le plus frappant dans ce texte court, c'est le style : j'ai lu ce livre avec la voix de l'acteur en tête comme s'il me racontait son histoire. C'est une force, car le lecteur est partie prenante de ce que lui confie l'auteur. Il n'y pas d'effet d'exagération : c'est une simple description de ce qu'il a vécu dans son enfance dans une famille pauvre dans un Japon post Seconde Guerre mondiale. Il n'y a pas de jugement de ce passé, il n'accable pas ses parents et sans les excuser, donne des éléments de compréhension : l'illettrisme, le changement de travail de son père... Ce ton peut même sembler perturbant, car il y a aussi un peu de malice de la part de l'auteur, mettant à distance ces sombres années.
Résumé :
Takeshi Kitano. Le réalisateur de Sonatine, Hana-bi et Kikujiro, raconte son enfance dans le Japon d'après-guerre. Une enfance en gris et rose, aux couleurs que son père, peintre en bâtiment, essayait sur la porte de la maison avant d'en couvrir les murs de ses clients. Kitano raconte les jouets, les objets, les fêtes, les rencontres de son enfance et ressuscite toute une époque dans un inventaire à la Pérec qui célèbre l'amitié et les jeux des gosses de pauvres, quand l'imagination et l'invention remplaçaient l'argent. Si c'est bien l'enfance qui détermine notre sensibilité d'adulte. Alors la sienne a aussi les couleurs de son gobelet de cantine en bakélite rouge, des caramels aux prunes, des toupies beigoma à peine plus grosses que le pouce, des cerfs-volants ornés de guerriers du kabuki, de la chasse aux libellules, de son père brutal et ivrogne et de sa mère qui se battait en vain pour que son fils travaille en classe, alors que lui n'aurait jamais arrêté de jouer...
Mon avis :
J'ai découvert Takeshi Kitano avec des films comme "Zatoichi", "Sonatine" ou encore "Battle Royal". Ces films sont de superbes expériences cinématographiques que je ne peux que conseiller, par un acteur et réalisateur japonais de légende ! J'ai un attrait particulier pour les films japonais dont certains, comme "Hanezu", transportent dans une expérience contemplative. J'aime le Japon, sa culture et sa capacité à allier la tradition à la modernité. J'ai été ravie de découvrir ce livre, une autobiographie centrée sur l'enfance de Takeshi Kitano.
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le Japon lui aussi se reconstruit. Au-delà de la vision "propre sur soi" de ce pays, nous découvrons une famille totalement dysfonctionnelle : un père alcoolique et violent préférant dépenser l'argent de son travail dans les bars, une mère autoritaire qui n'hésite pas non plus à lever la main sur son fils. Loin des codes de bonnes conduites, l'auteur nous présente sa famille sans voile ni artifice, égrenant ses souvenirs aussi douloureux soient-ils. Ils vivent dans la pauvreté, ce qui ne permet pas au jeune Takeshi de partager certains jeux trop onéreux avec ses camarades d'école. Une enfance bien malheureuse. Cette histoire est aussi l'imagination débordante des enfants qui pouvaient s'occuper avec trois fois rien, les espoirs d'une mère forçant ses enfants à étudier pour se sortir de ce quotidien miséreux.
Le plus frappant dans ce texte court, c'est le style : j'ai lu ce livre avec la voix de l'acteur en tête comme s'il me racontait son histoire. C'est une force, car le lecteur est partie prenante de ce que lui confie l'auteur. Il n'y pas d'effet d'exagération : c'est une simple description de ce qu'il a vécu dans son enfance dans une famille pauvre dans un Japon post Seconde Guerre mondiale. Il n'y a pas de jugement de ce passé, il n'accable pas ses parents et sans les excuser, donne des éléments de compréhension : l'illettrisme, le changement de travail de son père... Ce ton peut même sembler perturbant, car il y a aussi un peu de malice de la part de l'auteur, mettant à distance ces sombres années.
Durant cette époque, qui longe son enfance et sa préadolescence, Takeshi Kitano évoque les nombreux jeux auxquels il jouait avec ses copains : des jeux simples, la toupie qui m'a beaucoup marqué, le lecteur comprendra. Il met en parallèle cette façon simple de s'occuper et tout ce qui est mit à disposition aujourd'hui dans une société où on peut tout trouver tout de suite... Que l'on délaisse aussitôt débuté pour passer à autre chose.
Il y a beaucoup de tendresse dans ce livre. jusque dans la description du travail de peintre en bâtiment de son père qui testait des mélanges de couleur sur la porte de leur maison. Sans chercher à se faire plaindre, il évoque surtout son âme d'enfant. "Je voudrais préserver indéfiniment ma sensibilité d'enfant." Sans compter toutes ces privations : ce que certains copains avaient que lui ne pouvait qu'espérer... Mais il retient surtout cette belle amitié qu'il partageait avec eux qui, comme lui, n'avait rien.
En bref :
Un récit autobiographique qui nous plonge aux côtés d'une famille japonaise pauvre au sortir de la Seconde Guerre mondiale. De la tendresse, une enfance marquée par les coups et les privations, dont l'auteur apporte un beau témoignage.
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