D'Aki Shimazaki, édition Babel, 2005, Famille, Secret, Guerre.
Résumé :
Dans une lettre laissée à sa fille après sa mort, Yukiko, une survivante de la bombe atomique, évoque les épisodes de son enfance et de son adolescence auprès de ses parents, d'abord à Tokyo puis à Nagasaki. Elle reconstitue le puzzle d'une vie familiale marquée par les mensonges d'un père qui l'ont poussée à commettre un meurtre.
Obéissant à une mécanique implacable qui mêle vie et Histoire, ce court premier roman marie le lourd parfum des camélias (tsubaki) à celui du cyanure. Sans céder au cynisme et avec un soupçon de bouddhisme, il rappelle douloureusement que nul n'échappe à son destin.
Mon avis :
La beauté, peut-elle effacer la cruauté ?
Yukiko est à présent une femme âgée. Le 9 août 1945, elle n'était pas dans sa maison auprès de ses parents. Elle venait de commettre un acte qui la hanterait sa vie durant. En quittant le foyer, marchant au hasard, elle sauve sa vie : "Fat Man", bombe au plutonium surnommée ainsi par les Américains, venait d'être larguée sur Nagasaki, emportant des milliers de vies. Yukiko et sa mère ont survécu ainsi que la voisine et son fils. À son décès, elle lègue à sa fille une longue lettre narrant les évènements et les souvenirs de cette époque. Commence ainsi une histoire dont chaque protagoniste aura la parole durant les cinq tomes du "Poids des secrets".
Avec délicatesse, Aki Shimazaki explore les souvenirs traumatisants liés à la Seconde Guerre mondiale du point de vue japonais. L'Histoire sert de trame de fond à l'histoire. En très peu de pages, l'auteur parvient à dresser une intrigue humaine passionnante sur fond historique. J'ai aimé ce style épuré, précis, sans alourdir les propos, juste ce qu'il faut d'émotion et d'explication. La construction des personnages est dense, même les personnages secondaires sont traités avec la même minutie.
En lisant ce premier tome, on ne se doute pas des différentes histoires de vie qu'il comporte ni comment les événements vont se précipiter pour chacun. J'écris cet avis en ayant déjà achevé la saga complète. L'histoire ne se résume pas qu'à l'histoire de Yukiko. D'ailleurs, elle ne se résume pas non plus à une simple histoire de famille. Le livre est l'occasion de parler de cette société japonaise pendant et après la guerre : les messages de l'empereur, la chasse aux étrangers surtout coréens, le poids des apparences et des secrets qu'il faut enfouir pour faire "bonne figure" face à la société, la famille qu'il faut préserver des rumeurs. La solitude.
J'ai lu très peu de livres sur la Seconde Guerre mondiale dépeignant les évènements du point de vue japonais. Cette lecture a été l'occasion de faire des recherches sur l'Histoire et les choix de ce pays.
Il y a beaucoup de poésie dans ce livre, beaucoup de tristesse et d'injustice. Je posais la question au début de la chronique si la beauté pouvait effacer la cruauté. L'écriture est fantastique, l'histoire captivante et l'intrigue vraiment bien construite. La beauté de cette plume met en lumière la cruauté de l'époque : de la guerre, de la société, de la famille. La beauté de l'histoire, simple, une histoire de vie en somme, fait ressortir ce qu'il y a de terrible à cette époque.
En bref :
Un vrai coup de cœur pour le premier livre de la saga "Le poids des secrets". Des personnages complexes, une écriture subtile nous embarquant dans les méandres des secrets de famille. À lire absolument !
Résumé :
Dans une lettre laissée à sa fille après sa mort, Yukiko, une survivante de la bombe atomique, évoque les épisodes de son enfance et de son adolescence auprès de ses parents, d'abord à Tokyo puis à Nagasaki. Elle reconstitue le puzzle d'une vie familiale marquée par les mensonges d'un père qui l'ont poussée à commettre un meurtre.
Obéissant à une mécanique implacable qui mêle vie et Histoire, ce court premier roman marie le lourd parfum des camélias (tsubaki) à celui du cyanure. Sans céder au cynisme et avec un soupçon de bouddhisme, il rappelle douloureusement que nul n'échappe à son destin.
Mon avis :
La beauté, peut-elle effacer la cruauté ?
Yukiko est à présent une femme âgée. Le 9 août 1945, elle n'était pas dans sa maison auprès de ses parents. Elle venait de commettre un acte qui la hanterait sa vie durant. En quittant le foyer, marchant au hasard, elle sauve sa vie : "Fat Man", bombe au plutonium surnommée ainsi par les Américains, venait d'être larguée sur Nagasaki, emportant des milliers de vies. Yukiko et sa mère ont survécu ainsi que la voisine et son fils. À son décès, elle lègue à sa fille une longue lettre narrant les évènements et les souvenirs de cette époque. Commence ainsi une histoire dont chaque protagoniste aura la parole durant les cinq tomes du "Poids des secrets".
Avec délicatesse, Aki Shimazaki explore les souvenirs traumatisants liés à la Seconde Guerre mondiale du point de vue japonais. L'Histoire sert de trame de fond à l'histoire. En très peu de pages, l'auteur parvient à dresser une intrigue humaine passionnante sur fond historique. J'ai aimé ce style épuré, précis, sans alourdir les propos, juste ce qu'il faut d'émotion et d'explication. La construction des personnages est dense, même les personnages secondaires sont traités avec la même minutie.
En lisant ce premier tome, on ne se doute pas des différentes histoires de vie qu'il comporte ni comment les événements vont se précipiter pour chacun. J'écris cet avis en ayant déjà achevé la saga complète. L'histoire ne se résume pas qu'à l'histoire de Yukiko. D'ailleurs, elle ne se résume pas non plus à une simple histoire de famille. Le livre est l'occasion de parler de cette société japonaise pendant et après la guerre : les messages de l'empereur, la chasse aux étrangers surtout coréens, le poids des apparences et des secrets qu'il faut enfouir pour faire "bonne figure" face à la société, la famille qu'il faut préserver des rumeurs. La solitude.
J'ai lu très peu de livres sur la Seconde Guerre mondiale dépeignant les évènements du point de vue japonais. Cette lecture a été l'occasion de faire des recherches sur l'Histoire et les choix de ce pays.
Il y a beaucoup de poésie dans ce livre, beaucoup de tristesse et d'injustice. Je posais la question au début de la chronique si la beauté pouvait effacer la cruauté. L'écriture est fantastique, l'histoire captivante et l'intrigue vraiment bien construite. La beauté de cette plume met en lumière la cruauté de l'époque : de la guerre, de la société, de la famille. La beauté de l'histoire, simple, une histoire de vie en somme, fait ressortir ce qu'il y a de terrible à cette époque.
En bref :
Un vrai coup de cœur pour le premier livre de la saga "Le poids des secrets". Des personnages complexes, une écriture subtile nous embarquant dans les méandres des secrets de famille. À lire absolument !
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