De Samuel Benchetrit, chez Plon, 2016, Amour, Témoignage, Deuil.
Résumé :
Un homme ouvre son cœur à sa femme disparue sous les coups d'un autre, venue le visiter le temps d'une nuit. Un voyage intérieur poétique, âpre et intime.
" J'ai passé plus de temps que toi sur cette Terre. Et notre différence, c'est que moi, je t'ai perdue. C'est parce que j'ai continué à vivre que je le sais. J'ai voulu être seul souvent pour être avec toi. Il faut bien donner son temps aux amours invisibles. S'en occuper un peu. Encore maintenant je me demande comment tu vas. Ce que tu fais. Je cherche de tes nouvelles. J'invoque la colère pour que tu la calmes. Quelques rires où tu me rejoindrais. Et le soleil a changé, puisqu'il manque une ombre. Mais je suis heureux. Et c'est à ton absence que je dois de le savoir. "
Mon avis :
A l'heure où j'écris cette chronique, plusieurs mouvements pour la protection des femmes, contre toute forme de harcèlement et pour l'égalité nous font part de chiffres souvent alarmants. Ceux-ci sont communiqués par de nombreux sites et on peut se fier au site officiel : http://stop-violences-femmes.gouv.fr. Oui, les chiffres alarment. Oui, c'est choquant. Oui ça arrive dans tous les milieux socio-culturels. Non il n'y a aucune excuse. Il s'agit d'un débat important dans une société qui se veut égalitaire, en façade tout du moins. Les violences, le plus souvent ne sont pas commises par des inconnus, mais par un père, un frère, un ami, un conjoint, un ex-conjoint... Quelqu'un de connu. Les dégâts sont importants et heureusement, de nombreuses associations aident ces femmes d'un point de vue social, médical, juridique ou psychologique. Mais ces violences ne devraient pas exister...
Samuel Benchetrit est un artiste aux multiples talents : scénariste, réalisateur, écrivain. Dans "La nuit avec ma femme", il retrace le souvenir et l'absence d'une femme ; sans donner de nom, on reconnaît les faits. Sans donner de nom, on se souvient de cette femme qui a perdu la vie sous les coups de son compagnon. Samuel Benchetrit a un enfant avec elle et le voilà qui doit lui annoncer la perte, l'absence, l'impossible douleur. Marie Trintignant décède le 1er août 2003 après un coma et un œdème cérébral provoqué par les coups portés par son compagnon Bertrand Cantat. 19 coups dont 4 au visage selon les légistes. Ce livre est un hommage à l'amour que Samuel Benchetrit et Marie Trintignant ont partagé. Et à l'après.
Pour être parfaitement honnête, je ne savais pas de qui parlait le livre au moment où je l'ai débuté. J'ai été un peu perturbée dans un premier temps, par la façon d'écrire de l'auteur, de façon très hachée, des phrases courtes, des souvenirs mêlés, des sensations et sentiments difficiles. Nommer l'indicible, la douleur de l'absence et réussir à les partager avec une écriture puissante, une pointe de culpabilité et des sentiments toujours vivant. Progressivement, en racontant son histoire, j'ai été prise dedans, accompagnée par les mots, la chronologie des faits venant nourrir les souvenirs. J'ai très vite compris de qui il s'agissait, les circonstances de la disparition.
L'écriture est forte, puissante, parvenant à faire ressentir au lecteur des émotions tout aussi intenses. Au travers des mots, c'est cette absence que j'ai le plus ressenti. Ce qui ne sera plus vécu, ce qui ne sera plus partagé, ce qui ne sera plus ressenti. Cet enfant si jeune à qui il faut annoncer que sa mère ne reviendra plus. L'absence. Il y a beaucoup de tristesse, l'auteur nous livre ici son cœur ouvert, une façon sans doute de donner corps à la souffrance qu'il ressent.
Aujourd'hui encore, de nombreux articles de presse font mention de Bertrand Cantat, de son retour sur scène. Il a purgé sa peine aux yeux de la justice et de la société. Il a le droit à la réinsertion, mais l'image de cet homme sur scène a de quoi gêner... Marie ne montera plus jamais sur aucune planche ni aucun plateau de cinéma...
En bref :
Un livre émouvant, triste retraçant les derniers jours de la vie de Marie Trintignant vécu par son ex compagnon. Une ode à ce qu'ils ont partagé et l'indicible douleur de l'absence. Un livre à recommander !
Résumé :
Un homme ouvre son cœur à sa femme disparue sous les coups d'un autre, venue le visiter le temps d'une nuit. Un voyage intérieur poétique, âpre et intime.
" J'ai passé plus de temps que toi sur cette Terre. Et notre différence, c'est que moi, je t'ai perdue. C'est parce que j'ai continué à vivre que je le sais. J'ai voulu être seul souvent pour être avec toi. Il faut bien donner son temps aux amours invisibles. S'en occuper un peu. Encore maintenant je me demande comment tu vas. Ce que tu fais. Je cherche de tes nouvelles. J'invoque la colère pour que tu la calmes. Quelques rires où tu me rejoindrais. Et le soleil a changé, puisqu'il manque une ombre. Mais je suis heureux. Et c'est à ton absence que je dois de le savoir. "
Mon avis :
A l'heure où j'écris cette chronique, plusieurs mouvements pour la protection des femmes, contre toute forme de harcèlement et pour l'égalité nous font part de chiffres souvent alarmants. Ceux-ci sont communiqués par de nombreux sites et on peut se fier au site officiel : http://stop-violences-femmes.gouv.fr. Oui, les chiffres alarment. Oui, c'est choquant. Oui ça arrive dans tous les milieux socio-culturels. Non il n'y a aucune excuse. Il s'agit d'un débat important dans une société qui se veut égalitaire, en façade tout du moins. Les violences, le plus souvent ne sont pas commises par des inconnus, mais par un père, un frère, un ami, un conjoint, un ex-conjoint... Quelqu'un de connu. Les dégâts sont importants et heureusement, de nombreuses associations aident ces femmes d'un point de vue social, médical, juridique ou psychologique. Mais ces violences ne devraient pas exister...
Samuel Benchetrit est un artiste aux multiples talents : scénariste, réalisateur, écrivain. Dans "La nuit avec ma femme", il retrace le souvenir et l'absence d'une femme ; sans donner de nom, on reconnaît les faits. Sans donner de nom, on se souvient de cette femme qui a perdu la vie sous les coups de son compagnon. Samuel Benchetrit a un enfant avec elle et le voilà qui doit lui annoncer la perte, l'absence, l'impossible douleur. Marie Trintignant décède le 1er août 2003 après un coma et un œdème cérébral provoqué par les coups portés par son compagnon Bertrand Cantat. 19 coups dont 4 au visage selon les légistes. Ce livre est un hommage à l'amour que Samuel Benchetrit et Marie Trintignant ont partagé. Et à l'après.
Pour être parfaitement honnête, je ne savais pas de qui parlait le livre au moment où je l'ai débuté. J'ai été un peu perturbée dans un premier temps, par la façon d'écrire de l'auteur, de façon très hachée, des phrases courtes, des souvenirs mêlés, des sensations et sentiments difficiles. Nommer l'indicible, la douleur de l'absence et réussir à les partager avec une écriture puissante, une pointe de culpabilité et des sentiments toujours vivant. Progressivement, en racontant son histoire, j'ai été prise dedans, accompagnée par les mots, la chronologie des faits venant nourrir les souvenirs. J'ai très vite compris de qui il s'agissait, les circonstances de la disparition.
L'écriture est forte, puissante, parvenant à faire ressentir au lecteur des émotions tout aussi intenses. Au travers des mots, c'est cette absence que j'ai le plus ressenti. Ce qui ne sera plus vécu, ce qui ne sera plus partagé, ce qui ne sera plus ressenti. Cet enfant si jeune à qui il faut annoncer que sa mère ne reviendra plus. L'absence. Il y a beaucoup de tristesse, l'auteur nous livre ici son cœur ouvert, une façon sans doute de donner corps à la souffrance qu'il ressent.
Aujourd'hui encore, de nombreux articles de presse font mention de Bertrand Cantat, de son retour sur scène. Il a purgé sa peine aux yeux de la justice et de la société. Il a le droit à la réinsertion, mais l'image de cet homme sur scène a de quoi gêner... Marie ne montera plus jamais sur aucune planche ni aucun plateau de cinéma...
En bref :
Un livre émouvant, triste retraçant les derniers jours de la vie de Marie Trintignant vécu par son ex compagnon. Une ode à ce qu'ils ont partagé et l'indicible douleur de l'absence. Un livre à recommander !
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