De Leïla Sebbar, éditions Elyzad, Roman, 2018, première édition 1993.
Résumé :
Quelque part, dans le Sud de la France, un homme remonte le cours du fleuve comme on remonte le cours de sa vie. Reviennent les couleurs et les mots de "là-bas", ceux de la terre natale, sur la rive de la Méditerranée. Mais l'exil, c'est, au moment du Dernier Voyage, l'absence de ces rites immémoriaux que, dans le livre, trois sœurs mystérieuses et fatales dispensent à ceux qui sont restés au pays.
Le silence de rives est une très belle parabole sur l'exil et la mémoire.
Mon avis :
L'homme vit sur la rive nord de la Méditerranée. Les femmes, les sœurs, sa mère sur la rive Sud. Elles sont là, dans une atmosphère à la fois étouffante et solitaire, pendant que les hommes sont partis, en exil. L'homme pense à la rive sud, à sa mère qui lui manque, à qui il a promis une présence pour les derniers jours. Mais entre les deux rives, cette étendue d'eau, cette solitude et ce silence.
J'ai eu du mal à rentrer dans le livre. Le phrasé était comme haché, comme une litanie : "il a disparu un matin, elle ne sait pas où elle ne l'a pas revu, elle l'attend." J'ai eu du mal avec ce rythme, ces petites portions de phrases, ces nombreuses virgules entrecoupant des idées différentes dans une même phrase. Mais au fil de la lecture, ce rythme m'a emmené, non pas emporté, mais j'ai pris un rythme de lecture dans ma tête et je l'ai gardé. Ce que je dis est étrange, je lis les mots, l'histoire, mais le rythme change l'expérience de lecture à mon sens.
Cette histoire, sans quasiment un seul nom ou prénom prononcé, a été publié en 1993 alors que l'Algérie connaissait des troubles liés à des attentats. Une époque difficile où beaucoup ont choisi de traverser la mer et venir s'installer sur la rive nord de la Méditerranée, en France. Et il y a ces absences, ces silences qui alourdissent et éloignent. L'espérance aussi de revoir ses proches.
Ce livre est une histoire de femmes. Leïla Sebbar lui rend hommage, à celle qui patiente dans une maison qui tombe en ruine, celle qui attend son fils, patiente et capable de nourrir le temps de peu de choses. Celle qui enfante et qui accompagne, celles qui sont présentent pour la toilette funéraire, des rites de passage des plus anciens. Ces trois sœurs, très âgées, parcourant les villages et arrivant dès qu'il y a un mort pour procéder à ces rites.
Il y a du mystique dans la lecture. Cela est en partie dû à la forme d'écriture qui défie la construction de la phrase. Une litanie, une histoire de famille. Et comment ne pas penser à l'exil : sur une autre rive, fuir la rive où les conflits perdurent, chercher une vie meilleure, ailleurs. Mais rester attacher à ceux qui restent. Les souvenirs qui affluent et les sensations qui ne disparaissent pas.
En bref :
Une expérience littéraire qui emmène dans les secrets de famille et les rites de passage, où l'écriture nous emporte de page en page.
Résumé :
Quelque part, dans le Sud de la France, un homme remonte le cours du fleuve comme on remonte le cours de sa vie. Reviennent les couleurs et les mots de "là-bas", ceux de la terre natale, sur la rive de la Méditerranée. Mais l'exil, c'est, au moment du Dernier Voyage, l'absence de ces rites immémoriaux que, dans le livre, trois sœurs mystérieuses et fatales dispensent à ceux qui sont restés au pays.
Le silence de rives est une très belle parabole sur l'exil et la mémoire.
Mon avis :
L'homme vit sur la rive nord de la Méditerranée. Les femmes, les sœurs, sa mère sur la rive Sud. Elles sont là, dans une atmosphère à la fois étouffante et solitaire, pendant que les hommes sont partis, en exil. L'homme pense à la rive sud, à sa mère qui lui manque, à qui il a promis une présence pour les derniers jours. Mais entre les deux rives, cette étendue d'eau, cette solitude et ce silence.
J'ai eu du mal à rentrer dans le livre. Le phrasé était comme haché, comme une litanie : "il a disparu un matin, elle ne sait pas où elle ne l'a pas revu, elle l'attend." J'ai eu du mal avec ce rythme, ces petites portions de phrases, ces nombreuses virgules entrecoupant des idées différentes dans une même phrase. Mais au fil de la lecture, ce rythme m'a emmené, non pas emporté, mais j'ai pris un rythme de lecture dans ma tête et je l'ai gardé. Ce que je dis est étrange, je lis les mots, l'histoire, mais le rythme change l'expérience de lecture à mon sens.
Cette histoire, sans quasiment un seul nom ou prénom prononcé, a été publié en 1993 alors que l'Algérie connaissait des troubles liés à des attentats. Une époque difficile où beaucoup ont choisi de traverser la mer et venir s'installer sur la rive nord de la Méditerranée, en France. Et il y a ces absences, ces silences qui alourdissent et éloignent. L'espérance aussi de revoir ses proches.
Ce livre est une histoire de femmes. Leïla Sebbar lui rend hommage, à celle qui patiente dans une maison qui tombe en ruine, celle qui attend son fils, patiente et capable de nourrir le temps de peu de choses. Celle qui enfante et qui accompagne, celles qui sont présentent pour la toilette funéraire, des rites de passage des plus anciens. Ces trois sœurs, très âgées, parcourant les villages et arrivant dès qu'il y a un mort pour procéder à ces rites.
Il y a du mystique dans la lecture. Cela est en partie dû à la forme d'écriture qui défie la construction de la phrase. Une litanie, une histoire de famille. Et comment ne pas penser à l'exil : sur une autre rive, fuir la rive où les conflits perdurent, chercher une vie meilleure, ailleurs. Mais rester attacher à ceux qui restent. Les souvenirs qui affluent et les sensations qui ne disparaissent pas.
En bref :
Une expérience littéraire qui emmène dans les secrets de famille et les rites de passage, où l'écriture nous emporte de page en page.
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