lundi 29 janvier 2018
"La fille sous la glace" - Robert Bryndza
Merci à Babélio et à son opération Masse Critique en partenariat avec les Editions Belfond.
De Robert Bryndza, éditions Belfond, collection Noir, 25 janvier 2018, Polar, thriller.
Résumé :
La glace a immortalisé sa jeunesse, sa beauté et son mystère : qui était vraiment Andrea ? Victime ou manipulatrice ?
Encore marquée par la mort en service de son mari, l'inspectrice en chef Erika Foster découvre son nouveau poste dans un commissariat de Londres. Premier jour, première affaire et non des moindres : le corps d'Andrea Douglas-Brown, fille d'un riche industriel, a été retrouvé dans le lac gelé du Horniman Museum de Forest Hill. Que faisait la jeune femme mondaine dans ce quartier mal famé ?
Effondrée par la disparition d'Andrea, sa famille semble pourtant redouter ce que l'enquête pourrait dévoiler deux. Hasard ? Vengeance ? Crime passionnel ? Pour faire éclater la vérité, Erika Foster devra faire la lumière entre règne des apparences et sombres secrets.
Mon avis :
Lorsque le corps d'Andrea Douglas-Brown est retrouvé sans vie dans l'eau glacée, plusieurs questions se posent : au-delà de connaître le responsable, que faisait-elle à l'opposé de l'endroit où elle avait prévu de rejoindre son frère et sa sœur ? L'enquête est confiée à la DCI Erika Foster venant de Manchester et ayant vécu récemment une épreuve difficile. C'est le responsable lui-même qui la veut sur l'enquête. Celle-ci prendra des tournures différentes à mesure que l'emploi du temps de la jeune fille, issue d'une famille très respectable, soit connu. Des bas-fonds des quartiers sordides au luxe des grandes propriétés, la DCI Foster se heurtera à la famille aux bonnes connaissances politiques. Mais elle est animée par une volonté : arrêter le meurtrier.
La première partie du livre m'a paru longue. Les nombreux dialogues donnaient un peu plus de rythme à l'histoire. J'ai mis plus de temps à lire la première moitié du livre qu'à le finir presque d'une traite. L'intrigue en elle-même est intéressante, mais il m'a manqué du suspens. J'ai peut-être davantage ressenti les prémices de l'enquête : le temps d'échafauder des théories, de trouver des témoins et des indices exploitables. Bref, une réalité de terrain pour les inspecteurs.
La seconde partie était bien plus profonde, instinctive et les personnages devenaient de plus en plus attachant.
Le plus de la lecture réside indéniablement pour moi au personnage de la DCI Foster : une femme forte, fragile, humaine avec ses points forts et ses erreurs. Elle prend ses responsabilités lorsqu'elle décide d'orienter son enquête, ne lâche rien malgré certaines embûches. Le personnage est tout de même l'archétype de l'enquêteur qui est excellent dans son travail, mais vient de sortir d'une épreuve où tout a été remis en question. Je n'en dirais pas plus, car cela est une part importante de la vie du DCI Foster et sur sa façon de gérer la disparition de son mari.
Son impulsivité sert son travail, mais pas forcément elle. Elle se heurte à la haute société, mais n'a cure de la pression qu'on essaye de lui imposer. Son objectif en tête, elle ne lâchera rien pour arriver au bout de son enquête.
La prostitution, la drogue, la traite des femmes venant des pays de l'Est sont traités avec réalisme : des quartiers les plus sordides au plus riches, l'enquête nous fait voyager d'une couche de la société à une autre. Le fait que l'enquêtrice soit d'origine slovaque donne aussi du corps à l'enquête.
Le travail de ces enquêteurs est important, mais les liens tissés sauront aussi aidéer notre enquêtrice : je pense à Moss et Peterson qui seront fidèles à leur "patron". Robert Bryndza a façonné ses personnages dans la diversité, allant de l'homosexualité à la solitude, leur donnant une texture, un contour et une identité propre.
C'est à la fin du livre que j'ai apprécié les longueurs du début. On met un pied dans la baignoire pour prendre son bain avant d'y entrer le corps entier : l'histoire nous happe de la même manière. L'écriture est fluide et la tension ne vient pas de détails scabreux, mais plutôt dans la psychologie des personnages et cette chasse à l'homme.
En bref :
Un premier roman réussi, malgré certaines longueurs au début du roman qui n'empêchent en rien de rester accroché à la DCI Foster pour découvrir le meurtrier de cette jeune fille, voguant entre les bas fonds de quartiers sordides et la haute de la société londonienne.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Ah ça fait longtemps que je me suis pas fait un bon polar tiens ! Il est pas trop gore ?
RépondreSupprimerJe ne l'ai pas trouvé gore. Il y a du suspens mais je n'ai pas été écœurée. Il n'y a pas beaucoup de détails scabreux comme je l'ai dit plus haut. Beaucoup de misère sociale par contre...
Supprimer