samedi 27 août 2016

"Volutes féminines" - Mickaël Gil


Merci à l'auteur pour m'avoir fait découvrir de ce premier tome et pour nos échanges.De Michaël GIL, autoédition, sortie le 11 août 2016, Portrait, Tabagisme


Résumé :


    La femme et la cigarette ou l'opposition entre la beauté et le poison dans un recueil de courtes nouvelles qui s'articule autour d'un geste et de ses multiples définitions. Une introspection afin de montrer ce qu'on ne voit plus et redécouvrir l'acte de fumer sous un angle réaliste et original. Traductions multiples de la relation entre féminité et tabagisme, ces nombreux focus ont pour but d'apporter des nuances et un regard plus humain sur les fumeuses. « Femme qui fume est éphémère... » « Frêle fille qui se parfume de cette fourbe effusion, s'affuble d'une funeste confusion. » « Feu d'artifice où le féminin s'enflamme, se flétrit et s'enfume sur un fil de funambule. »


Mon avis :


    Il me sera difficile de résumer ce livre, car il ne s'agit pas d'un livre. L'histoire n'est pas romancée. Il s'agit de portraits, de moments de vie, de réflexion autour d'un thème : le tabagisme féminin. Le titre en est d'ailleurs évocateur. En me le proposant, j'avoue que je me suis demandée s'il s'agissait d'un éloge sur le tabac. Étant infirmière, je ne cache pas mon point de vue sur le sujet : le tabac tue la personne qui le fume, mais aussi son entourage qui inhale la fumée. Chacun reste maître de son corps et il en fait ce qu'il veut. Mais dans ma profession, les lésions causées par la nicotine, je les connais.


Des portraits enfumés.    

Photo by Laurie Jacquemin

    Les photographies qui jalonnent le livre ont été réalisées par Laurie Jacquemin, photographe amatrice. Malgré l'amateurisme, on sent qu'elle joue de la lumière et du regard avec son modèle. J'ai apprécié la simplicité des photos, car on ne présente pas de top model dans des positions acrobatiques improbables, ni des situations irréalisables dans le quotidien. Mon bémol ? La photo de couverture : j'ai une affection particulière pour la version noir et blanc, mais c'est un goût personnel.


Des portraits exclusivement féminins.

    J'ai apprécier de lire la cigarette comme actrice de la scène, lui donnant vie et corps. Sa présence touche tous nos sens : le toucher sur les lèvres, l'oui lorsque la fumée est exhalée, l'odorat avec cette odeur tenace, le goût qui souvent disparaît, la vue de cette fumée qui s'échappe. On peut voir ces volutes comme féminines du point de vue de la femme, mais aussi des cigarettes. Je n'ai pas apprécié retrouver uniquement des portraits féminins, le tabac touchant autant les femmes que les hommes. J'ai aimé également retrouver des portraits de femme, dont les problématiques, même si elles tendent à être les mêmes que celles des hommes, seront aussi différentes. S'agissant du premier tome, le second pourrait sans doute être conjugué au masculin...?


    Les portraits, malgré un style parfois ampoulé, sont variés, et mettent l'accent sur un point précis : le besoin de la cigarette. Celle qui rassure, celle qui libère, celle qui se fait rapide, l'autre qui se savoure. Bref, l'addiction est permanente, mais sa raison diffère en fonction des personnes. Et là où je rejoins l'auteur, c'est qu'il ne faut pas essayer de comprendre uniquement la consommation de tabac, mais aussi sa genèse : la première cigarette ? Pour faire comme tout le monde, pour voir ce que ça fait....? Il n'y a ni bonne ni mauvaise réponse, il y en a. À travers ses portraits, Mickaël Gil parle avec poésie de cette addiction, mais aussi désillusion :


" Alors elle boit parfois, elle fume souvent, pour se défaire du froid de l’hiver et couper sa faim. Pour mieux ignorer les insultes de ces mâles frustrés et oublier la solitude dont on lui fait cadeau. Pour torturer son corps afin de lui donner l’apparence de son physique, pour détruire cette beauté intérieure que plus personne ne cherche à voir. " Extrait de Sous Dépendance Fixe.


    L'écriture, comme je l'ai souligné plus, était parfois lourde, et les phrases longues, surtout au début. Mais au fur et à mesure, l'écriture se précise, et le style devient agréable. J'ai préféré le style dont l'extrait plus haut rend hommage : de la mélancolie et de la désillusion.

    L'auteur parle également beaucoup de la beauté de la femme, et de ce que la cigarette ajoute au portrait. Mickaël Gil aborde la femme avec respect, en tentant de faire prendre conscience des effets du tabac. 


En bref :


    D'actualité, le tabac tue. Mais les raisons de son usage diffèrent selon les personnes. La diversité des portraits est entière, accompagnée par des photos simples, du quotidien, rendant le tout plein de désillusion. 

2 commentaires:

  1. Je suis Laurie Jacquemin. Merci beaucoup pour ton petit commentaire sur mes photos qui m'a fait très plaisir ! En ce qui concerne la photo de couverture, j'avais également une forte préférence pour la noir et blanc mais il s'agissait tout de même du recueil de Mickaël donc nous avons choisi sa préférence (ce qui est normal) mais je prend bien note de ce que tu as pu dire ! Merci encore ^^

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Laurie. J'ai beaucoup aimé la simplicité de tes photos. Et C'est normal que l'auteur choisisse sa couverture, mais la version noir et blanc a une autre profondeur ^^ . A bientôt

      Supprimer